La fugueuse et le faux-policier
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Attrait devant le tribunal des flagrants délits pour usurpation de fonction, viol et détournement de mineure au préjudice de A. Diaw, Mamadou Diallo, un agent commercial âgé de 45 ans, a nié les faits qui lui sont reprochés et convaincu le tribunal qui l'a relaxé purement et simplement.
A. Diaw est une jeune fille de 17 ans qui a fuguée de chez sa patronne Mariama Thiam. Elle l'aurait vu entrer dans un véhicule 4×4 et, depuis ce jour, n'a plus eu de ses nouvelles. Dans la nature, en pleine nuit, A. Diaw a croisé un individu qui s'est présenté à elle comme un agent de la force publique et l'aurait emmenée chez lui pour qu'elle y passe la nuit. A l'enquête préliminaire, elle a soutenu que le prévenu a entretenu avec elle des relations sexuelles, à deux reprises, dans sa chambre. Par la suite, il lui a remis 15 mille francs.
Mais, hier, elle ne s’est pas présentée au procès.
Entendu par le tribunal, le prévenu Mamadou Diallo a contesté avoir entretenu des rapports sexuels avec l’adolescente. Par contre, il a avoué s'être présenté à elle comme un policier pour, dit-il, dissuader l’individu qui était à la poursuite de la partie civile qu'elle a rencontrée aux alentours de minuit, vers le rond-point Gouye-Gui. Elle courait. ‘’Je l'ai laissée entrer dans le taxi et elle m'a confié qu'elle comptait partir à Touba, chez elle. Et puisqu’il faisait nuit, elle a pieuté chez moi, dans le lit, et moi par terre. À son réveil, je lui ai donné 15 mille pour son transport‘’, a-t-il expliqué. Ce n’est qu’en la raccompagnant pour qu’elle rentre qu’il s'est rendu compte que A. Diaw habitait dans son quartier.
‘’Je confirme que cette affaire est un coup monté pour nuire à ma personne‘’, s'est-il défendu. Même si, lors de son audition, il avait déclaré que A. Diaw avait, la nuit, posé sa main sur ses parties intimes, mais qu'il n'avait pas répondu à ses avances. Il avait ajouté avoir partagé le même lit que la gamine.
C’est pourquoi le parquet, dans ses observations, a trouvé l’usurpation d’identité constante, puisque le prévenu lui-même l’a reconnue, de même que le détournement de mineure. Il a sollicité qu’on renvoie le prévenu des fins de la poursuite sans peine ni dépens et qu’on le condamne à 6 mois ferme pour usurpation de fonction et détournement de mineure.
Les conseils, Mes Emmanuel Padounou et Oumar Sy, ont trouvé que la matérialité et l’immutabilité des faits posent problèmes ainsi que l'absence de l'acte d’état civil, ce qui pose un doute sérieux sur sa minorité. ‘’L'âge ne se présume pas, ça se prouve‘’, ont-ils conclu, avant de demander la relaxe de leur client.
Ils ont eu gain de cause, puisque le présumé violeur a bénéficié d'une relaxe pure et simple.
Fama Tall (Stagiaire)