Manifestations disparates à Bamako
La capitale malienne est sous tensions. Des manifestations disparates ont été organisées ce mercredi 9 janvier au matin. Certains s'impatientent à Bamako, dans l'attente de journées de concertation. Des manifestants réclament aussi le départ du président Dioncounda Traoré. Le Conseil des ministres a été annulé ce mercredi matin.
Le calme est revenu à Bamako et à Kati, siège de l'ex-junte, une localité située à 15 kilomètres de la capitale malienne. Mais la journée a été plutôt chaude dans ces deux localités. Deux chars ont dû être positionnés aux abords du palais présidentiel, situé sur les hauteurs de la capitale, pour renforcer la sécurité des lieux. C'est d'ailleurs officellement pour « des raisons de sécurité » que le Conseil des ministres a été annulé. A juste titre ? De nombreuses perturbations ont en effet eu lieu dans la matinée dans la capitale et ses alentours.
Baliser la transition
La circulation a ainsi été bloquée ce mercredi matin à Bamako, aux alentours de 7 heures, sur deux des trois points qui relient les deux rives du fleuve Niger. Quelques pneus ont été brûlés par des manifestants. Coups de volant à droite, coups de volant à gauche, marche arrière forcée sur un pont : certains automobilistes se sont affolés. Quelques instants plus tard dans le centre-ville, place de l'Indépendance, un groupe de manifestants organisaient un sit-in. Il s'agit d'une coalition de partis et d'associations qui réclament l'organisation de journées nationales de concertation souveraine, afin de baliser la transition et parler de la libération du nord du Mali. Suite à la propagation de rumeurs, un moment de panique s'est emparé de Bamako un temps donné. Immédiatement, l'accès à l'Office de radio-télévision du Mali a été bouclé par des militaires. Des centaines de civils se sont réfugiés dans des hôtels.
A quoi pensent-ils tous ?
A Kati, des jeunes ont également érigé des barricades dans une partie de la ville, perturbant là encore, pendant un moment, la circulation. « Nous voulons le départ de Dioncounda Traoré, indiquait une femme du camp militaire de cette ville, nous voulons la libération du nord du Mali ». La tension est vive. S'agit-il plutôt d'une fracture entre deux groupes ? Le premier est celui qui a manifesté. Il demande une concertation, sur le modèle du Bénin en quelques sortes : il est question d'une dissolution de l'Assemblée nationale, de l'élaboration d'une nouvelle feuille de route, voire d'instaurer un nouveau régime. Quant au deuxième camp, jusqu'ici silencieux, il rejette l'idée de ces journées de consultation. Que pense le président par intérim, le Premier ministre, les militaires ? Les militaires sont-ils tous unis ? Que veulent-ils ? Les jours, et peut-être les heures prochaines, permettront peut-être d'en savoir plus.
RFI