Un expert appelle à définir les rôles de l'Etat et ceux des collectivités locales
Le développement nécessite, en Afrique, la définition avec précision des rôles respectifs de l'Etat central et de ses démembrements, comme les collectivités locales, a estimé mardi à Dakar Babacar Mbaye, Directeur général du plan au ministère sénégalais de l'Economie et des Finances.
''Nous devons redéfinir le développement décentralisé et nous assurer que chaque entité (le pouvoir central et les collectivités locales) accomplisse sa mission'', a dit M. Mbaye, lors d’un panel qu’il co-animait avec des experts venus d’Egypte, du Nigeria et du Tchad. Le panel avait pour thème : ''Quel rôle et quel avenir pour la planification du développement décentralisé dans les pays africains ?''. Il était organisé à l'occasion du 50ème anniversaire de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), une institution créée en 1962 par l’Assemblée générale des Nations unies et basée à Dakar.
Cet anniversaire de l'IDEP s'est ouvert mardi matin, dans la capitale sénégalaise, autour du thème : ''50 ans de planification du développement en Afrique : rétrospectives et perspectives''. ''Le pouvoir central doit assurer toutes les activités liées aux investissements, à la redistribution des fonds ou à l’élaboration des plans de développement'', a indiqué Babacar Mbaye. ''Les collectivités locales doivent se charger de la demande sociale'', a-t-il ajouté. ''Il faut également assurer un leadership fort sur le plan national comme local'', a dit M. Mbaye, expliquant que ''la planification demande l’engagement de toutes les autorités étatiques et locales''.
Il est d'avis que l'état du monde est tel que ''les populations sont exigeantes et la citoyenneté s’exprime de plus en plus, à travers des organisations de la société civile''. Mais aussi ''les partenaires financiers accordent un intérêt particulier à leurs fonds''. En raison de tous ces paramètres, ''les autorités devraient procéder au renforcement des capacités des acteurs de développement en termes de financement et de gestion des fonds alloués à chaque localité'', a-t-il souligné. ''Les projets et programmes de développement sont généralement évalués par ceux qui les financent. On assiste rarement à une évaluation faite par l’ensemble des entités qui ont participé à la mise en œuvre de ces projets'', a-t-il relevé, déplorant cette tendance.
APS