Une cérémonie super sobre en l'absence des politiques
A la commémoration du 4e anniversaire du décès en 2009 de l'ancien Président du Conseil, la classe politique s'est remarquablement absentée de la mosquée de Mermoz, contraignant les organisateurs à une cérémonie d'une grande sobriété.
Le hall de la mosquée de Mermoz s’est révélé, samedi, trop grand pour la cérémonie de récital de Coran organisée dans le cadre de la 4ème commémoration du décès de l’ancien président du Conseil du Sénégal, Mamadou Dia. Plusieurs chaises louées pour l’occasion se sont retrouvées sans occupant. Seule une poignée d’hommes politiques a daigné répondre à l'invitation du Mouvement pour le socialisme et l’unité (MSU), une formation politique née des flancs du Mouvement démocratique populaire (MDS) créée par l'ancien chef du gouvernement sénégalais. Il s’agit, entre autres, de Maguette Thiam, secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (PIT), et de Seydou Sy Sall, numéro 2 de la Ligue démocratique (LD).
Mais pour le leader du Msu, ce n'est pas suffisant pour qu'il s'offusque de cette absence remarquable de la classe politique. «Mamadou Dia a toujours souhaité la sobriété, et nous avons voulu respecter sa volonté», a indiqué Massène Niang. «(Mamadou Dia aurait) voulu une commémoration dans la sobriété pour en préserver le caractère religieux. Si nous avions organisé une grande cérémonie, il y aurait eu trop de folklore. Ce n’est pas un meeting et nous allons continuer à l’organiser de cette façon car nous avons d’autres occasions pour convier tous ses amis», a ajouté M. Niang. Qui se dit convaincu que s’il s’agissait d’une grande cérémonie, les hommes politiques auraient répondu massivement. «Dans ce cas, ils ne se seraient pas déplacés pour la mémoire du Président Dia, mais seulement pour des raisons purement politiques.»
Malgré tout, le MSU ne se sent pas solitaire dans le combat pour la préservation de l’héritage de Mamadou Dia et de son idéologie. «Diaistes, nous le sommes et nous le resterons. Ceux qui croient en lui continueront à incarner cette ligne de conduite qu’il a impulsée», a pesté Massène Niang. Pour sa part, la présidente nationale des femmes du MSU, Aïssatou Ndoye, se dit «un peu déçue» de cette absence des hommes politiques, qu'elle attribue à «un déficit de communication». Responsable chez les jeunes, Mouhamadou Diouf, lui, n’a pas mâché ses mots, fustigeant l'habitude des Sénégalais à privilégier les «commémorations festives». Selon lui, l'ancien Président du Conseil «n’a pas la reconnaissance de la Nation» alors que les idées et la pensée de Mamadou Dia méritent d'être revisitées et vulgarisées.
FATOU SY
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