Les témoignages de fraudes se multiplient
Les témoignages sur les fraudes électorales observées à travers la Russie affluaient dimanche dès les premières heures de la présidentielle.
Les Russes ont commencé dimanche 4 mars à se rendre aux urnes pour une présidentielle qui devrait ramener au Kremlin l'actuel Premier ministre et homme fort du pays, Vladimir Poutine. Une élection qui a lieu dans une atmosphère de contestation inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a une décennie. Quelque 109 millions d'électeurs sont appelés aux urnes depuis 8 heures locales à travers la Russie, le plus grand pays du monde qui s'étend sur neuf fuseaux horaires. A midi heure de Moscou (8 heures GMT), la participation électorale atteignait 30%, en hausse par rapport au dernier scrutin. Les témoignages sur les fraudes électorales se multiplient. "A Vladivostok, au bureau n°155, des électeurs ont découvert (en arrivant) qu'ils avaient déjà voté", indique ainsi sur son site le parti démocrate Iabloko, qui a déployé, tout comme plusieurs autres partis d'opposition, associations et médias indépendants, de nombreux observateurs dans le pays pour suivre de près le scrutin.
Pneus crevés…
"Des liasses de bulletins ont été jetées dans l'urne à Briansk, Tambov, Nijni-Novgorod ou encore Novossibirsk", recense par ailleurs Iabloko, dont le candidat, Grigori Iavlinski, a été disqualifié pour l'élection fin janvier, au motif d'irrégularités dans la collecte des deux millions de signatures de soutien. Dans la région d'Orenbourg (sud), tout un groupe de minibus, transportant les électeurs de bureaux en bureaux pour voter plusieurs fois - une pratique appelée "le manège" - a été arrêté, indique de son côté le parti communiste sur son site. Et à Toula (sud de Moscou), "les pneus des voitures des observateurs du parti communiste ont été crevés", une façon de les empêcher de se rendre dans les bureaux de vote pour assurer leur mission.