Comment appréciez-vous le prix que vous a décerné Clairafrique ?

J'ai toujours écrit sans m'attendre à quelque prix que ce soit en ma qualité de citoyen. Je me suis toujours exprimé pour donner mon point de vue sur la manière dont le pays était gouverné sans en attendre le moindre prix. Que maintenant le prix soit arrivé, à ma grande surprise d'ailleurs, j'en suis honoré d'autant plus que le jury était composé d’éminents professeurs comme le Pr Amadou Ly, tous des monuments de la littérature. Que ces gens-là aient porté leur choix sur ma modeste personne, m'a fait plaisir et m'a honoré.

Allez-vous continuer à avoir une activité essayiste aussi soutenue que celle que vous aviez sous l'ère Wade ?

Cela va être difficile. Abdoulaye Wade a fait douze ans. J'ai eu le temps, entre-temps, de vieillir. Je vais être moins performant. Je sens que les yeux se fatiguent. Je ne crois pas que je vais être aussi prolixe que du temps de Wade. Cependant, il n'est pas exclu que de temps à temps j'écrive pour donner mon point de vue sur le cours des événements. Je ne pense pas rester aussi prolixe que du temps de Wade. Je commence à prendre de l'âge. Je crois que d'autres devraient prendre la relève. Je ne suis plus jeune !

Vous comptez quand même rester la sentinelle que vous étiez ?

Je ne suis pas sûr que j'étais une sentinelle. En tout cas, le citoyen que je suis donnait son point de vue chaque fois que de besoin sur la manière dont le pays était gouverné. Alors, si c'est cela que les gens appellent sentinelle, alors oui j'ai été une sentinelle. Ce que je crois être et que je suis, c'est un citoyen qui s'exprime et qui s'intéresse à la manière dont son pays est gouverné. J'insiste sur cette qualité de citoyen-là qui essaie autant que faire se peut de cultiver sa modeste part du jardin national. Voilà ce que j'étais, que je suis et que je compte rester.

Bigué BOB

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