La Grande Bretagne pour une coordination des actions
Malgré ses efforts, la communauté internationale a manqué de coordonner ses actions en Guinée Bissau en 2012. Ce que la Grande Bretagne regrette, elle qui appelle à la mise à la retraite honorable des anciens combattants de la guerre d'indépendance et pour l'émergence d'une classe de leaders politiques.
Le processus de paix enclenché en Guinée-Bissau devra aboutir à la mise sur pied d’un gouvernement de transition inclusif. Mais pour y parvenir, une coordination des actions de la communauté internationale est un besoin vital. Ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas en 2012, a fait remarquer hier à Bissau, l’ambassadeur de la Grande Bretagne au Sénégal. C’était à l’occasion de la visite dans ce pays de Lord Teverson, président du groupe parlementaire multipartite au Parlement britannique. «Nous avons besoin d’une meilleure coordination par la communauté internationale pour soutenir ce programme, conformément à la résolution 2048 du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous n’avons pas tous travaillé dans la même direction en 2012. J’espère que cela s’améliorera en 2013», a indiqué l'ambassadeur John Marshall.
Se félicitant de la nomination de M. Juan Ramos-Horta comme Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, le diplomate n’a pas manqué de lui faire part de son souhait. Celui de le voir «encourager la communauté internationale à parler d’une même voix (pour) soutenir les éléments nouveaux positifs sur le terrain». Londres souhaite en effet la mise en place d'un gouvernement de transition «véritablement inclusif» à Bissau. «En raison des progrès additionnels enregistrés dans le dialogue entre le PAIGC (NDLR : Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert), le PRS et les autres partis, nous notons des progrès encourageants’’, a déclaré Marshall. Dans ce cadre, la remise en service de l’Assemblée nationale a été un signal positif, de même que la signature d'un «pacte politique révisé».
La constitution attendue d'un gouvernement inclusif marquera une première étape essentielle pour que le contact soit rétabli entre les autorités de transition et la communauté internationale dans son ensemble, a souligné John Marshall. Reconnaissant que les militaires bissau-guinéens ont contribué fortement dans la lutte d'indépendance, le représentant de la reine Élisabeth II estime néanmoins qu’il est temps de les accompagner à travers un décrochage honorable. Cela implique, selon lui, la mise en œuvre d’un plan cohérent de réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau. L'objectif est alors de mettre à la retraite les «anciens combattants» en encourageant l'émergence d'une nouvelle génération de leaders qui comprennent le rôle des militaires dans une démocratie.
Dans cette perspective, John Marshall a affirmé que la Grande Bretagne, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité et de membre influent de l’Union européenne, restera impliquée dans la recherche d’une réponse de la communauté internationale à la situation nouvelle qui prévaut en Guinée Bissau.
Amadou NDIAYE
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