Waxtaan, la parole critique
Uniformes de techniciens de surface, costumes européens, boubous en tissus riches… Les danseurs de la compagnie Jant-Bi ont endossé, jeudi dernier à l’ex-CCF, tous les rôles avec ''Waxtaan'', un spectacle visuellement parlant mais aussi chargé de connotations symboliques. En effet, 8 danseurs et 5 musiciens ont su occuper l’espace et attirer le regard, même au milieu d’un décor comptant des meubles de différentes tailles et formes.
Spectacle muet, sauf en de rares exceptions, ''Waxtaan'' (palabre ou discussion, en wolof) n’en est pas pour autant aphone puisque la musique, à la fois composé d’une bande son et des mélodies de tam-tams sur scène, semblait pourvoir à la rareté de la parole. Les danseurs, en parodiant des politiciens, des hommes de pouvoir ou encore de simples ouvriers et travailleurs, ont cherché, de par leur travail rythmique (voir acrobatique) et gestuel, à interpeller sur la situation de l’Afrique et le danger que représenterait un statu quo pour le continent. Il s’agissait ainsi de porter un regard critique sur les hommes qui dirigent, mais aussi de rendre hommage au legs des ancêtres. ''Waxtaan'' est en quelque sorte l’affirmation de la force et de la capacité des Africains à aller de l’avant pour extirper le continent de son image négative.
''Waxtaan'' est la dernière œuvre chorégraphique de la Directrice de l’École des Sables, Germaine Acogny. Conçue avec l’aide de son frère Patrick, qui est également chorégraphe à Toubab Dialaw, ce spectacle est basé sur les danses traditionnelles de plusieurs pays, et sur lequel est posé un regard neuf et contemporain.
SOPHIANE BENGELOUN
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