Les collaborateurs de Tsvangirai et leur avocat ne seront pas libérés
Un juge zimbabwéen a refusé mercredi la libération sous caution de quatre collaborateurs du Premier ministre Morgan Tsvangirai et de leur avocate, arrêtés dimanche au lendemain d'un important référendum constitutionnel.
Le juge Marehwanazvo Gofa a estimé que les quatre collaborateurs du Premier ministre ne pouvaient être libérés en raison des charges retenues contre eux, notamment violation de secrets d'Etat. Il a fixé la date de leur jugement aux 3 et 4 avril, mais les avocats des cinq accusés ont indiqué qu'ils allaient faire appel auprès d'une instance supérieure, afin d'obtenir leur libération sous caution.
L'avocate Beatrice Mtetwa qui les représentait a été également arrêtée dimanche. Elle est accusée d'avoir invectivé les enquêteurs qui perquisitionnaient un bureau contenant des papiers du Premier ministre, principal opposant au président Robert Mugabe. "Le vacarme et les cris peuvent empêcher les policiers de mener correctement leur enquête. la demande de libération sous caution est donc rejetée", a décidé le juge. Un précédent jugement avait ordonné sa libération dimanche soir, mais a été ignoré par la police.
Amnesty international a réagi par la voix de son directeur pour l'Afrique australe, Noël Kututwa qui a dénoncé les "extrêmes harcèlements et intimidations" dont les personnes arrêtées ont été victimes. "L'arrestation de Béatrice Mtetwa et sa détention sont des violations du travail de la justice au Zimbabwe, en particulier quand sont attaqués des avocats qui ont défendu sans crainte des défenseurs des droits de l'homme, et des personnalités politiques", a-t-il dit.
Dans le cadre d'une autre affaire, un responsable du parti de Morgan Tsvangirai avait été arrêté samedi. Il a été inculpé mercredi de tentative de meurtre, pour avoir, selon le Parquet, attaqué le domicile d'un responsable du parti du président Robert Mugabe, la Zanu-PF, avec une bombe incendiaire. Ces arrestations ont encore un peu plus crispé les relations entre le président Robert Mugabe --au pouvoir depuis trente-trois ans-- et son principal adversaire, le Premier ministre Morgan Tsvangirai avec qui il cohabite difficilement depuis quatre ans.
Elles surviennent alors que le Zimbabwe a approuvé samedi par 94,5% des suffrages exprimés une nouvelle Constitution plus libérale, censée permettre des élections libres qui doivent se tenir théoriquement en juillet pour départager les deux camps. Les incidents se sont multipliés ces dernières semaines, visant des membres de l'opposition à M. Mugabe et des militants des droits civiques.
Jeuneafrique