Des sanctions en vue contre les chefs de service complices de cas de fraude
On en sait un peu plus sur l'audit physique et biométrique des fonctionnaires dont les résultats ont fait l'objet hier d'un atelier de partage et de validation de la phase de terrain. D'ores et déjà, la tutelle fait savoir que les chefs de service complices de fraude feront l'objet d'un ordre de recettes, et de remboursement.
Le gouvernement est déterminé à aller jusqu’au bout en ce qui concerne l'Audit physique et biométrique des agents de l’État (APBAE) initié depuis novembre 2012. Ainsi, les chefs de service complices seront punis s'il est établi qu’il y a eu des salaires indûment perçus par des agents de l’État. ''La fonction de l’audit n’est pas uniquement pour sanctionner, c’est d’abord pour corriger toutes les insuffisances et incohérences. S’il est établi qu’il y a des salaires qui sont indus, l’État engagera les dispositions pour recouvrer ces salaires et pour les agents de l’État qui ont été fautifs, les dispositions disciplinaires seront engagées à leur encontre'', a affirmé hier à Pikine le ministre de la Fonction publique, Mansour Sy, lors d’un atelier de partage et de validation des résultats de la phase terrain.
Selon M. Sy, par ailleurs président du comité technique de l’APBAE, ''dans les rapports, il y a eu plusieurs types de dysfonctionnements qui ont été constatés. Il y a des situations d’abandon de poste, des personnes qui sont payées et qui ne sont pas sur le territoire national. Ces genres de cas n’échapperont pas à la maille de la certification par leurs chefs de service directs. S’il est établi qu’un agent a été payé de manière illégale et qu’il a été protégé par un chef de service direct, c’est vrai que son salaire va être suspendu mais il fera l’objet d’un ordre de recettes'', a martelé le ministre.
Et d'après le ministre, les premières résultats ont montré que seuls 8,9% des audités font l'objet de contentieux. ''En tout, on a audité plus de 121 000 agents de la Fonction publique, pour 10 000 cas de contentieux. On nous a aussi signalé quelques cas d’agents qui ont pu se faufiler et se faire enregistrer. Il y a une liste d’agents en situation régulière et une en situation de contentieux où il faut chercher des informations complémentaires. Ces différentes listes doivent être validées'', a poursuivi M. Sy. A la fin de cet atelier de 5 jours, il sera fait des listes qui permettront d’entamer la dernière étape du processus d’audits. Les résultats définitifs seront publiés en avril.
D'ores et déjà, le directeur de l’Agence de l’informatique de l’État (AIDE), par ailleurs secrétaire permanent de l’APBAE, Khassimou Wone, a annoncé qu’à la fin du processus, les agents qui ne figureront pas sur le fichier de la Fonction publique ne seront plus payés. ''Cette deuxième validation est une démarche de prudence pour n’omettre aucun agent car un agent omis sortira automatiquement du fichier de la Fonction publique et conséquemment de celui de la solde. Dans quelques mois, nous ne parlerons plus que d’un seul fichier : celui dit unifié des donnés personnelles de l’État. Et tout agent qui n’y figurera pas ne sera tout simplement pas payé'', a annoncé M. Wone.
Il a expliqué que l'audit permettra aux autorités sénégalaises de résoudre les questions de gestion des personnels de l’administration, de maîtrise des effectifs, d’amélioration de la gestion de la Fonction publique. Mais aussi de mettre sur place une administration électronique devant aboutir à l'établissement de cartes biométriques qui serviront aux fonctionnaires à la fois de cartes de paiements pour recevoir leurs salaires et de contrôles d’accès dans les bâtiments administratifs.
CHEIKH THIAM
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