Adiouza, le retour à son ''africanité''
La chanteuse Adiouza a lancé hier son deuxième album ''Li ma doon'' (mes racines). La jeune artiste sénégalaise y clame son originalité et revendique son ''africanité'' tout en se voulant ''branchée''.
Après l’album ''Maadou'' sorti en 2008, Adiouza a lancé hier à Dakar son deuxième opus de 14 titres intitulé 'Li ma doon''. Elle y chante ses racines pour, dit-elle, revaloriser les sonorités africaines traditionnelles tout en s'ouvrant à la modernité.
''A mes débuts, je voulais ressembler aux stars américaines de par leur habillement, leur façon de faire. Au fil du temps, j’ai compris que je n’étais pas sur la bonne voie. Consciente de cela et sachant que je ne serai jamais une Beyonce et ne chanterai pas comme elle, je me suis dit qu’il me fallait un retour vers mes origines africaines'', a-t-elle expliqué en conférence de presse. D'ailleurs, a avoué la fille du doyen de la musique Ouza Diallo, elle avait voulu intituler son nouvel album ''Beyonce'', mais y a renoncé pour des raisons de sécurité.
''C’est triste de voir les jeunes filles africaines copier les Beyonce. Je ne les juge pas car chacune est libre de faire ce qu’elle sent. Mais ce n’est plus ma démarche et je tiens à mettre en valeur ma sénégalité et mon africanité'', a avancé l'artiste qui arbore maintenant une coiffure afro.
''Mbalax fusion''
Musicalement, Adiouza a affirmé avoir regroupé des sonorités différentes dans son nouvel album : de l'acoustique (''Une princesse à Paris'' et ''Mondialisation''), des instruments traditionnels, et du mbalax pur et dur. Elle a en somme concocté, selon sa formule, du ''mbalax fusion'' afin de mieux démontrer l’enracinement et l’ouverture.
En outre, ces différents titres ont trait à des faits sociaux (talibés, amour, jeunesse africaine, droits de l’Homme, courage et persévérance). Sensible aux conditions difficiles des talibés, Adiouza leur a dédié un tube à travers lequel elle lance un appel aux gouvernants pour qu’ils subventionnent les ''daara''. Elle a pour sa part décidé d'offrir ses 100 premiers CD vendus à l’association ''Social Solidaire Sénégal''.
D'après l'artiste, l'opus est le fruit de cinq années de recherche entre Dakar, Paris, États-Unis, Brésil et Kolda. Pour la promotion de l’album, Adiouza envisage une tournée nationale et internationale aux États-Unis en juin 2013.
Aïda Diène