Laurent Fabius à Bamako pour encourager la tenue d'élections en Juillet
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, est en visite à Bamako, vendredi 5 avril. Objectif : insister sur la nécessité d'une réconciliation et sur l'organisation d'élections en juillet, malgré une situation encore instable dans le nord comme dans le sud.
Laurent Fabius sur tous les fronts. Après un voyage au Maroc, où il a accompagné le président Hollande, le ministre français des Affaires étrangères effectue, vendredi 5 avril, une visite éclair et très politique à Bamako.
Pressée de respecter ses engagements en amorçant son retrait du Mali, où elle a engagé 4 000 hommes depuis le 11 janvier, et soucieuse de passer le relais à une future force de maintien de la paix de l'ONU - attendue à partir de juin -, la France insiste depuis des semaines sur la nécessité d'avoir au minimum une élection présidentielle en juillet. « Nous serons intraitables », avait ainsi déclaré sur un ton abrupt le président François Hollande, le 27 mars, ce qui avec provoqué quelque émoi à Bamako. Un haut responsable de l'Assemblée nationale, Assarid ag Imbarcaouane, a par exemple jugé que ce n'était « pas un langage à tenir. »
« Il faut les élections en juillet parce qu'il faut une nouvelle légitimité démocratique », a estimé, plus diplomatiquement mercredi, Laurent Fabius, qui enchaînera vendredi les entretiens avec les autorités maliennes et les responsables de partis représentés à l'Assemblée. « Les Maliens doivent faire leur part du travail. C'est très confortable pour eux qu'on s'occupe de l'aspect sécuritaire, mais il faut qu'ils avancent de leur côté sur le plan politique », insiste-t-on également à Paris.
Mais la situation sécuritaire reste instable, comme l'a montré l'attentat suicide suivi de combats avec des combattants islamistes en début de semaine à Toumbouctou (nord-ouest). Même dans la capitale, des incidents récents avec fusillade entre policiers, ou la récente arrestation d'un journaliste, Boukary Daou, montrent que l'union nationale n'est pas une notion partagée par tous de la même façon.
JeuneAfrique