Au moins 17 morts dans l'effondrement d'une mine
Au moins 17 travailleurs clandestins sont morts et cinq ont été grièvement blessés dans l'effondrement d'une mine d'or du centre du Ghana, ont annoncé mardi la police et un responsable municipal.
Peter Owusu-Ashia, un responsable municipal joint par l'AFP, a expliqué que 22 personnes étaient bloquées dans un puits de mine de la ville de Kyekyewere lors de son effondrement lundi.
Seize d'entre eux ont été retrouvés morts alors que les six autres, grièvement blessés, ont été transportés à l'hôpital, a ajouté M. Owusu-Ashia. Un des blessés est mort plus tard, portant le bilan à 17 morts.
"Nous avons interrompu les opérations de sauvetage pour l'instant", a-t-il précisé.
Selon le commandant de police William Otu, l'exploitant de la mine, dont il n'a pas donné le nom, avait cessé d'opérer dans cette zone. Il était revenu afin de fermer la mine définitivement.
L'exploitant a alors découvert que de nombreux membres de la communauté locale exploitaient la mine illégalement. Ceux-ci ont refusé de quitter le site.
Peu après, a ajouté M. Otu, "l'exploitant a été informé de l'effondrement de la mine et du fait que des gens avaient été ensevelis".
Selon M.Owusu-Ashia, les outils de ces travailleurs illégaux ont été trouvés sur le site.
Le Ghana, qui compte quelques 25 millions d'habitants, est le deuxième producteur d'or d'Afrique et un des plus gros exportateurs d'or à l'échelle mondiale.
Plusieurs accidents de mine ont eu lieu au Ghana ces dernières années. En 2010, 32 personnes ont péri dans l'effondrement d'une mine clandestine dans le sud du pays, dû à de fortes pluies.
En 2009, 18 personnes dont 14 femmes ont été tuées dans un autre drame du même type. Un accident survenu en 2007 à l'ouest d'Accra avait fait le même nombre de victimes.
Les mineurs illégaux, ou "galamsey", se sont multipliés ces dernières années au Ghana, ce qui pose problème notamment en terme de sécurité, accidents, vols ou détériorations du matériel qu'il faut remplacer.
Beaucoup de "galamsey" sont d'ex-mineurs licenciés ou des fermiers expulsés de leurs terres pour céder la place aux compagnies minières. Tous affirment qu'ils n'ont pas d'autre moyen pour faire vivre leurs familles, l'indemnisation étant ridicule selon eux.
L'économie ghanéenne dépend en grande partie des exportations d'or et de cacao, mais cela devrait changer dans les prochaines années, le pays ayant commencé à produire du pétrole.
Selon la radio privée Joy FM, le ministre de la Région Centre, Samuel Sarpong,a promis de réprimer les activités des mineurs illégaux à la suite de ce nouvel incident.
"Ils savent que ce qu'ils font est mal, personne ne les supervise, ils ne sont pas organisés, et puis ils restent impunis", a-t-il déclaré dans une interview retranscrite sur le site Internet de Joy FM.
"Nous allons nous assurer que les mines illégales de la région centre sont démantelées", a-t-il promis.
AFP