850 mille personnes affectées au Sénégal
Le Sahel a connu une grave crise alimentaire en 2012 suite à la sécheresse qui a sévi dans la région. Au Sénégal, 850 000 personnes ont été affectées.
La crise alimentaire de 2012 dans la région du Sahel a touché 850 mille personnes au Sénégal. Les zones les plus atteintes sont, entre autres, les régions de Matam, Kolda, Saint-Louis, Ziguinchor, Tambacounda, Kédougou et le bassin arachidier. Le niveau d'insécurité alimentaire de ces zones rouges est de 80%, a révélé hier le coordinateur régional humanitaire de Oxfam, Isaac Massaga au cours de la publication du rapport de l'organisation internationale sur la crise alimentaire de 2012 au Sahel.
Selon Isaac Massaga, il y a des familles au Sénégal qui trouvent d’énormes difficultés à mettre quelque chose sous la dent. ''Dans la région de Kolda, il y a des familles qui, depuis des mois, n'ont pas de quoi manger. D'autres ne mangent pas à leur faim. Cela est causé par le faible accès des intrants agricoles. En 2011, la production était mauvaise. Il y a eu une sous-estimation de la crise. Ce qui fait que dès janvier 2012, les familles ont commencé à vivre cette crise. Et la réaction des autorités a été tardive'', a expliqué M. Massaga. A l'en croire, l'absence d'outils efficaces pour lutter contre cette insécurité alimentaire et le manque d'une structure de coordination pour apporter une réponse à cette crise sont les causes essentielles de cette conjoncture alimentaire au Sénégal. D'après lui, l'organisation humanitaire est en train de travailler dans ces zones rouges afin qu'il y ait des réserves pour parer à ces circonstances.
Baisse de la production de 26%
Selon le rapport intitulé ''Quelles leçons tirer'' et présenté par Elise Ford, conseillère en politiques humanitaires de Oxfam, plus de 18 millions de personnes dans 9 pays ont été touchées par la crise alimentaire au sahel en 2012. Elle a mis en danger leur vie et leurs moyens de subsistance tandis que plus d'1 million d'enfants ont été exposés à une malnutrition aiguë. En outre, la production a reculé de 26% par rapport à la récolte exceptionnelle de l'année précédente et de 3% par rapport à la moyenne sur cinq ans avec des variations d'un pays à l'autre.
De l'avis de Elise Ford, l'intervention humanitaire face à la crise alimentaire de 2012 a été plus efficace, mais il n'en demeure pas moins que des millions de personnes n'ont pas reçu l'assistance nécessaire et restent à ce jour vulnérable. Un désaccord sur la gravité de la crise a considérablement retardé l'intervention.
D'après toujours le rapport, 2013 est une année décisive pour la mise en place d'un nouveau et meilleur modèle de lutte contre la faim par un renforcement de la résilience des populations de la région, leur permettant de résister en dépit des chocs extérieurs. Pour régler le problème, les autorités nationales sont invitées à mieux comprendre qui sont les plus vulnérables en cas de crise alimentaire, mais aussi faire tomber les barrières entre l'humanitaire à court terme et le développement à long terme. Oxfam appelle en outre les autorités des pays de la zone à accroître les investissements dans l'agriculture paysanne, les réserves alimentaires et les programmes de protection sociale ainsi qu'à intensifier les efforts de prévention et de traitement de la malnutrition.
Viviane DIATTA
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