Les sujets politiques priment dans les quotidiens
Les sujets politiques relatifs à la vie interne des partis de la mouvance présidentielle comme l'Alliance pour la République (APR) et Rewmi ainsi qu'à la traque des biens supposés mal acquis semblent les plus en vue dans la livraison de vendredi des quotidiens.
‘’L’APR en eaux troubles’’, croit savoir Walfadjri, se faisant l’écho d’un mot d’ordre venu de la banlieue dakaroise, qui ‘’appelle à boycotter Macky (Sall)’’, le chef de l’Etat sénégalais et patron de l’Alliance pour la République (APR) dont le meeting de massification prévu ce samedi ferait en outre grincer des dents, selon ce quotidien.
‘’L’APR est au bord de l’implosion à Guinaw Rail Sud. Et le meeting organisé ce samedi par Maël Thiam, administrateur du parti, risque d’entériner cet éclatement. La coordination communale APR appelle à boycotter la manifestation’’, écrit-il.
Or, pendant ce temps, le Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation de l’opposition sénégalaise, ‘’vit toujours’’ et semble même retrouver sa force d’antan, qui l’avait porté et maintenu au pouvoir de mars 2000 à mars 2012, selon L’Observateur.
‘’Leur retour dans l’opposition signifiait pour beaucoup la fin du parti démocratique sénégalais. Mais les libéraux ont eu d’un coup un regain de vitalité, souligne le quotidien du Groupe Futurs Médias. Aujourd’hui tous les frustrés sont derrière eux pour protester contre les dérives du pouvoir’’.
Aussi, Direct Info laisse-t-il entrevoir les conséquences pour le pouvoir d’un ‘’partenariat gagnant-gagnant’’ qui pourrait se faire reconnecter le PDS et Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, présenté par la presse comme l’adversaire le plus à craindre pour Macky Sall. S’y ajoute que pendant de longues années, M. Seck, maire de Thiès, est demeuré le tout-puissant numéro deux du PDS.
‘’Les libéraux de Rewmi et du PDS vont-ils se retrouver. Des signaux émis ces jours-ci par les uns et les autres laissent transparaître en filigrane la possibilité de connexions crochues entre membres de la famille libérale.
Surtout en ces temps de positionnement où Idy largue ses obus sur le +Macky+. Ne dit-on pas que les chemins des hommes de la même chapelle (politique) se croisent toujours un jour ?’’, analyse ce quotidien.
‘’Le baromètre n’est plus au beau temps entre Idrissa Seck et Macky Sall et la scène de ménage semble virer au divorce. Non seulement, les relations entre le leader de Rewmi et le président de la République tournent au vinaigre depuis quelques jours, le téléphone rouge grésille entre eux mais en plus il est évident que chacun cherche à déstabiliser l’autre’’, analyse à son tour le quotidien L’Office.
Mais il faut aussi compter avec les ‘’liaisons fatales’’ de la politique, selon le bon mot du quotidien Enquête. ‘’Le potentiel de destruction que la politique exerce sur les relations interpersonnelles n’est plus à démontrer’’, écrit-t-il, à la lumière notamment de la récente brouille entre Idrissa Seck et Oumar Guèye, dernier exemple d’une brouille entre deux politiques dont les liens avaient été jugés exemplaires.
‘’Entre frères et sœurs de sang, amis éternels, amitiés remontant à l’enfance ou cultivées dans les combats de l’idéal, il n’est plus possible aujourd’hui de compter sur les doigts des deux mains le nombre de +couples+ que les enjeux du pouvoir ont littéralement fait exploser’’, écrit cette publication quotidienne.
Mais quand la politique s’impose de cette manière aux quotidiens, l’héritage de l’ancien régime, déchu en mars 2012, n’est jamais très loin, en particulier s’agissant de la traque des biens dits mal acquis qui a déjà valu une inculpation à Karim Wade, le fils de l’ancien chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade, pour enrichissement illicite présumé.
‘’Mission commando pour noyer Karim’’, affiche ainsi la Tribune.
‘’Instruction du premier grand dossier de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) ne connaît pas de répit. Pour la consolidation des preuves et le bouclage du dossier de Karim Wade et Cie, les juges convoquent, reçoivent et attendent qu’Interpol arrête et extrade l’ancien DG de Canal Info News, Vieux Aïdara’’, écrit ce quotidien.
‘’En attendant la CREI, Me Ousmane Ngom cuisiné par l’IGE’’, l’Inspection générale d’Etat, annonce pour sa part Rewmi quotidien. Il précise que le dernier ministre de l’Intérieur du président Wade a été auditionné hier jeudi sur des marchés portant sur l’acquisition de voiture et sur la société mise en place pour collecter les redevances aéroportuaires sous l’ancien régime.
De même l’ancienne députée libérale Woré Sarr, l’ex-ministre Lamine Keïta et Bara Gaye, responsable de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL), une structure affiliée au PDS, se trouvent ‘’traqués’’ par la présidence, selon L’As. Il leur est reproché de détenir encore des véhicules de l’Etat.
Pour couronner le tout, Libération publique les résultats d’une enquête menée par une unité spéciale de la gendarmerie sur la gestion du patrimoine bâti sous Wade. ‘’Un ignoble pillage’’, titre ce journal, donnant l’exemple d’un immeuble de l’Etat en plein centre-ville de Dakar vendu à 15 millions de francs CFA.
aps