453 agents réclament encore 900 millions à la fille de Thierno Mountaga
Les agents de l’ex-usine ICOTAF courent toujours derrière leurs indemnités de licenciement depuis 2003 et accusent Oumou Salamata Tall, leur ancienne patronne, de blocage en s'appuyant sur l'image de son père, le défunt Thierno Mountaga Tall de la famille omarienne.
«Oumou Salamata Tall a été condamnée par le tribunal du Travail pour qu’elle nous paye notre argent depuis 2004 après que l’usine a été liquidée, mais depuis lors elle vaque tranquillement à ses occupations.» C'est le constat de colère établi par les travailleurs de l'ex-usine ICOTAF, lundi au cours d'un point de presse tenu à Pikine.
«A chaque occasion, elle nous montre qu’elle est puissante en nous disant que seul un lit lui manque au niveau de la prison, autrement dit, qu’elle a ses entrées et ses sorties. Il faudra qu’on nous remette dans nos droits, et obliger tout le monde à respecter les règles du jeu», a affirmé Abdoulaye Seydi, le porte-parole du collectif des travailleurs de l'ancienne entreprise de textile.
Relatant un pan d'histoire de ce dossier, le leader syndical rappelle que 4 à 5 commissaires se sont déjà succédé au chevet des travailleurs, mais en vain. «La société a laissé plus de 453 pères de familles vivant au niveau de la banlieue, dit-il. 52 personnes ont disparu et une autre s’est suicidée à Guinaw rails en 2004. Aujourd'hui, nous revendiquons auprès du tribunal que le dossier soit jugé et que nous rentrions dans nos fonds qui s’élèvent à 900 millions de francs Cfa», non sans préciser qu'il y a une lueur d'espoir qui s'est levée avec l'arrivée du nouveau pouvoir, a souligné Abdoulaye Seydi.
Mais une affaire dans l'affaire les dérange. «Les machines ont été vendues depuis la liquidation de l'entreprise, affirme-t-il. La question que nous nous posons est de savoir ce qu’il y a à attendre encore pour nous payer.» Offensif, Seydi accuse directement l'ancienne patronne de l'usine. «C’est Oumou Salamata Tall (NDLR : fille du défunt chef religieux Thierno Mountaga Tall) qui est derrière tout ce blocage, certaine qu'elle est intouchable», indique Lansana Maniko, membre du collectif.
«On a eu l'occasion de prendre langue avec elle à maintes reprises, elle a été d’accord pour nous payer devant le juge et commissaire Bara Gaye», rapporte notre interlocuteur. «Mais ce dernier nous avait dit à l’époque de rester chez nous et qu’après la vente des machines, nous serions payés. Ce qui n’est toujours pas fait. Nous allons réclamer ce qu’on nous doit dans la légalité», a conclu M. Maniko. Sur la suite de ses revendications, le collectif pense à battre le macadam, dans le respect des lois et règlements, en écartant les actes d'immolation ou de grève de la faim.
CHEIKH THIAM
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