La chanteuse franco-comorienne Imany a tenu une conférence de presse hier à l'institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar. Elle a présenté son album de douze titres qui sort aujourd'hui sur le marché sénégalais.

Joli faciès, Nadia Mladjao alias Imany est fine et belle. Mais sa voix est encore plus sublime que sa plastique. Gutturale, cette voix berce et perce sur des mélodies colorées acoustiques. Ce qui était un handicap chez cette jeune fille aux lèvres pulpeuses et au style très africain est aujourd'hui son plus grand tarot de chance dans le monde de la musique. ''Sa voix rauque qui dans son enfance lui aura valu le surnom de ''voix d'ogre'' est devenue son atout de charme et sa plus grande bénédiction'', renseigne son dossier de presse. Elle faisait en effet face à la presse hier à l'Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar. Imany présentait aux Sénégalais son premier album ''The shape of a broken heart'' sorti en Europe en 2011.

Le titre éponyme parle de l'Afrique. ''Le continent a la forme d'un cri brisé. C'est le continent le plus facile à dessiner. Cette chanson a donc un rapport avec cette forme de l'Afrique'', a expliqué son auteur. En plus du titre principal, les mélomanes peuvent découvrir 11 autres tubes dans cette production du label Think Zik qui a fait ses preuves un peu partout en Afrique, et qui lui a valu un disque de platine et un disque d'or en France, un triple disque de platine en Pologne, un du même genre en Grèce. Imany était numéro 1 de l'Airplay radio avec son titre ''You will never know'' dans divers pays européens.

Petite expérience, palmarès enviable

D'origine comorienne, teint bistre et une ligne de dents toute blanche qui fait tout son charme, Imany a été également nominée aux Victoires de la musique en France en 2012 et le Globe Crystal en 2013. Elle ne s'arrête pas en si bon chemin, elle est lauréate de Femmes en or 2013. Ce prestigieux et illustre parcours pourrait faire croire à une longue expérience. Ce qui n'est pas le cas ; et cela épate chez cette chanteuse de 34 ans.

''Trois ans en arrière, personne n'avait jamais entendu parler de cette jeune femme'', informe son dossier de presse. Aujourd'hui, elle fait les plus grands festivals d'Europe et est même arrivée à conquérir le public nippon.
Née en France, Imany est la fille d'un militaire peu prompt à voir sa fille évoluer dans la musique. D'où d'ailleurs le surnom de l'artiste. ''J'avais choisi ce nom par hasard.

C'est après que j'ai découvert qu'il signifiait en Swahili et en Arabe foi. Je l'ai beaucoup aimé par la suite'', explique l'interprète de ''Slow down''. Après quelques pas dans le mannequinat et sept ans passés aux États-Unis, la liane ''se lasse d'être juste un porte-vêtement''. Elle tente sa chance dans de petits spectacles avant de rencontrer le producteur sénégalais Malick Ndiaye, propriétaire du label Think Zik où ont signé Wasis Diop et Fadda Freddy. C'est ce même label qui a fait découvrir Ayo.

Amoureuse du Sénégal, Imany n'avait pas de liens spécifiques avec le pays de la Teranga au-delà de son producteur. ''On vient souvent sous prétexte qu'on travaille avec des retraites d'écritures. Mais j'avoue que depuis la première fois que je suis venue, j'ai aimé cet endroit. Je me suis dit que je pourrais vivre ici'', a-t-elle avancé. Sa muse semble plus féconde au Sénégal où a été écrit son titre fétiche ''The shape of a broken heart''. Pour tout dire, le pays de Youssou Ndour porte chance à Imany.

Le public sénégalais peut découvrir Imany aujourd'hui au théâtre de verdure de l'Institut Léopold Sédar Senghor. ''Je propose voix et guitare aux mélomanes aujourd'hui, en espérant que cela va leur plaire'', a-t-elle lâché.
 

BIGUÉ BOB