‘’on doit décoloniser les consciences…’’
Le professeur Tareq Ramadan, en conférence à Saint-Louis, ce jeudi, s'est dit opposé à toute réforme de l'islam. L'islamologue et théologien d'origine égyptienne estime que ce qu’il faut faire, c’est ''une réforme de soi-même par la décolonisation des consciences de la terminologie occidentale’’.
Participant à la table-ronde ''Religions, réformes, modernités : interrogations islamiques et ressources africaines’’, organisée par l’Unité de formation "Civilisations, religions, arts et cultures (UFR CRAC)" de l'université Gaston Berger (UGB), à Saint-Louis, le professeur d'islam contemporain à l’université d’Oxford suisse a dite son opposition à toute idée de réformer la religion islamique.
Et à en croire le Suisse d’origine égyptienne, ‘’on doit décoloniser les consciences politiquement, culturellement, économiquement’’ par un recours aux ressources endogènes afin de mieux appréhender la nouvelle situation. Et la seule réforme qui vaille, aux yeux de Tareq Ramadan, c’est celle ''d’une transformation de soi qui remonte du temps du Prophète [Mohamed] (PSL)’’, car ''les textes ne changent pas, mais la temporalité se renouvelle’’. Il vient ainsi conforter ce que dit l’islamologue Makhtar Seck, ‘’qu’il faut islamiser la modernité et non moderniser l’islam’’. Concernant la modernité et la religion, il est fondamentale pour le Pr Ramadan d’avoir un regard sur la tradition mystique et la réconciliation de la religion avec l’éthique et la spiritualité.
Tareq Ramadan a aussi défendu l’idée que c’est ''la responsabilité personnelle et spirituelle à changer l’ordre du monde ou de ne pas le changer’’.