L'industrialisation incontournable au développement du continent
Le continent africain gagnerait à asseoir une bonne politique industrielle. L'industrialisation permettrait non seulement de transformer ces produits agricoles de base, mais constituerait une niche d’emplois pour sa jeunesse, d’après un rapport de l’Institut africain de développement économique et de planification des Nations-Unies (Idep).
Le développement de l'Afrique ne peut se faire sans l'industrialisation. C’est ce que dit le rapport économique sur l’Afrique de l’Institut africain de développement économique et de planification des Nations-Unies (Idep) qui s’intéresse à la politique industrielle du continent. Présenté hier au siège de l’Idep à Dakar, le rapport a pour thème : ''Tirer le plus grand profit des produits de base africains : l’industrialisation au service de la croissance, de l’emploi et de la transformation économique''.
D’après l'étude, les ‘’exportations des pays africains restent constituées de matières premières et les importations de produits de consommation finale''. Cette industrialisation serait alors une source de revenus et de bénéfices pour les pays africains, surtout en matière de création d’emplois.
Il est vrai que le continent a connu une croissance qui tourne autour de 6% ces derniers années, a fait noter le directeur de l’Idep, Adebayo Olukoshi. Mais, a-t-il indiqué, si l’Afrique réussit une bonne politique industrielle, elle peut concurrencer les pays développés dans la chaîne de valeur des produits manufacturés.
Pour l'heure, déplore le rapport, cette industrialisation de l’Afrique est faible et irrégulière. Dans certains pays africains, la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le Pib a légèrement augmenté, passant de 12,6 à 13,6% en Afrique du Nord. Par contre, elle a fortement reculé dans d’autres pays, notamment au Congo, en RDC et au Rwanda où elle a chuté de 60%.
''Exporter les matières premières, c’est exporter les emplois''
D'après en outre l'étude, l’industrialisation permettra à l’Afrique de renverser la tendance et de conquérir d’autres marchés. La principale difficulté des producteurs africains est l’entrée dans les grands marchés régionaux qui exigent des produits finaux. ''Jusqu’à 90% des profits tirés du café vont aux pays consommateurs riches. Voilà une valeur ajoutée dont l’Afrique pourrait avoir sa part'', regrettent les analystes. ''Exporter les matières premières, c’est comme exporter les emplois. Avec une bonne politique d’industrialisation, l’Afrique va transformer ces matières premières pour l’exporter vers les autres pays. En même temps, elle va créer beaucoup d’emplois pour la jeunesse'', a expliqué le représentant de l’Organisation des Nations-unies pour le développement industriel au Sénégal (Onudi), Victor Claude Diwandja Jemba.