Les intellectuels appelés à plus d’engagement sur le développement
Les intellectuels africains doivent s’organiser davantage afin d'apporter leur contribution dans les grands débats sur le développement du continent. Ils sont aussi invités à produire du savoir. C’est l’appel lancé par le secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), Ébrima Sall, samedi à Dakar, lors d'un panel sur le sujet à la Fondation Rosa Luxembourg, dans le cadre des ‘’Samedis de l’économie’’, organisé tous les premiers samedis de chaque mois.
Invité de ''Samedis de l'économie'', initié par l'Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (Arcade), le Dr Ébrima Sall a introduit le sujet sur ''La contribution du Codesria à la décolonisation des sciences sociales''. D'après lui, depuis les indépendances, beaucoup de chercheurs africains, notamment Joseph Ki Zerbo et Samir Amin, déjà engagés, ont apporté leurs contributions sur les grands débats économiques qui agitent le monde. Et, a estimé M. Sall, ce combat des précurseurs de la lutte contre l’impérialisme doit être perpétué. ''Il faut faire en sorte qu’on produise du savoir en Afrique et faire en sorte qu’il y ait une extension de ce savoir partout à travers le monde. On trouve les intellectuels africains partout dans les meilleures universités au monde. Tout ce qui nous manque, c’est l’organisation et l’engagement'', a appelé l'exposant.
De son avis, le travail pour développement de l’Afrique doit être mené par les chercheurs africains d’abord. Dans ce sens, Ébrima Sall pense que les Africains doivent avoir une autre compréhension de nos sociétés qui ne doit pas venir des Occidentaux. ''Il faut que les Africains connaissent qui ils sont d’abord, avant de transformer leur société et prétendre transformer le monde'', a-t-il insisté, en présence du président de l'Arcade, Demba Moussa Dembélé.
Connaître aussi les autres continents
En outre, Ébrima Sall a indiqué qu’il faut partout à travers le continent des centres de recherches sur l’Europe, l’Asie, l’Amérique pour permettre aux chercheurs de maîtriser les autres parties du monde. ''Nous n’avons pas en Afrique des centres de recherches sur l’Europe. C’est difficile à comprendre parce que des centres de recherches sur l’Afrique, on les retrouve partout en Europe. La bibliothèque coloniale n’a pas disparu et les mécanismes qui véhiculent l’inégalité du savoir sont beaucoup plus subtiles aujourd’hui'', a-t-il fait observer.