Le Forum civil exige des «actions correctives»
Pour éviter que «plus jamais pareille situation ne puisse se reproduire» avec la pénurie d’eau, le Forum civil réclame des sanctions.
''Mettre en œuvre des actions correctives pour que plus jamais pareille situation ne puisse se reproduire''. C’est ce qu’exige le Forum civil, cela, après avoir fait ''la lumière sur les véritables causes de ces incidents cycliques, constatés dans la délivrance du service de l’eau'' et ayant des ''désagréments causés aux populations, (ces) dernières semaines (…) principalement dans la région de Dakar''. Mouhamadou Mbodji et Cie, dans un communiqué rendu public, trouvent ''cette situation intolérable que rien ne devrait pouvoir justifier, au regard de la politique de l’État en vigueur dans ce secteur et du niveau des ressources financières publiques qui y ont été injectées, depuis plusieurs années''. Exprimant ''toute sa solidarité à l’endroit des populations'', le Forum civil invite le gouvernement à prendre des ''mesures énergiques et urgentes pour les soulager''. La section sénégalaise de Transparency international pense que ''l’État du Sénégal voit sa responsabilité totalement engagée'' dans cette pénurie d’eau ''par le transfert opéré de ses prérogatives de production, de distribution et de vente de l’eau à l’ opérateur privé qu’ est la Sénégalaise des Eaux dans le cadre du contrat d’affermage État–Sones–Sde en vue d’assurer le service de l’eau potable dans les villes dites affermées''. Une situation qui, selon le Forum civil, ''confère à la (SDE) une situation de monopole'' et ''qui, sans une régulation forte et un contrôle effectif de l’État, ne pourrait assurer une meilleure qualité dans la délivrance du service''.
La nébuleuse Bouygues
Dan une étude réalisé par le passé sur la gouvernance de l’eau potable au Sénégal, le Forum civil relevait ''les risques qui s’attachent, pour certains acteurs, au renouvellement du contrat d’affermage'' et qui ''font peser de sérieuses menaces sur la pérennisation du modèle institutionnel de gouvernance du secteur''. De plus, ''l’inaccessibilité pour le grand public au contenu du contrat d’affermage et de ses différents avenants, installe le doute dans l’opinion sur l’apport réel de ce partenariat entre des acteurs qui assument des responsabilités complémentaires dans le secteur à la satisfaction de la demande de la clientèle''. Mais aussi ''la non maîtrise de l’information sur l’évolution de la configuration du capital du repreneur initial stratégique Bouygues (société française), qui a évolué en 2009 sous le règne du président Abdoulaye Wade qui en avait été informé''. Autre fait révélé par cette étude, c’est que ''la culture de l’opacité entretenue par le jeu des acteurs clés du secteur, qui biaise le contrôle et l’évaluation du domaine'' contribue à ''affaibli(r) les capacités de performance du secteur''. Autant de choses qui remettent en cause l’''efficacité'' de la politique de privatisation des secteurs public de l’eau et de l’électricité portée et promue par les institutions de Bretton Woods durant les années 80 ; et qui, finalement ''constitue une menace pour la stabilité de l’État''.
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Et pour répondre à ces crises et dysfonctionnements cycliques, le Forum civil demande le ''respect du droit à l’information du public par la divulgation du contrat liant l’État à la SDE'', la ''mise en place rapide, avant la signature de l’avenant N°7 portant renouvellement dont les négociations sont pratiquement bouclées, s’il n’est pas déjà signé, d’un comité d’évaluation du contrat d’affermage''. Pour une meilleure qualité de service, le Forum civil propose la mise en place d’''un système de concurrence, qui pourrait passer par le découpage du sous secteur de l’hydraulique urbaine en plusieurs régions géographiques à l’image des cinq centres régionaux notés dans le cadre de la gestion de l’hydraulique rurale'', entre autres recommandations