Publié le 23 Dec 2013 - 14:18
CHEIKH ABDOUL AHAD GAINDE FATMA, PRESIDENT COMMISSION COMMUNICATION DU MAGAL

‘’Le Magal participe à consolider la stabilité et la cohésion nationales…’’

 

Le grand Magal de Touba est un moment de communion, il participe à consolider la stabilité et la cohésion nationales. Propos de Serigne Abdoul Ahad Gaindé Fatma qui revient dans cet entretien sur les innovations de cet événement et sa portée religieuse.

 

Cette année 2013, deux Magal de Touba ont été commémorés. Quels commentaires faites-vous de cette situation inédite?

L'année 2013 a effectivement vu la célébration de deux Magal, parce que le Magal se déroule conformément au calendrier musulman de l'hégire. C'est ainsi que le 1er janvier 2013, nous avions célébrée l'édition de 1434 de l'hégire et ce 22 décembre c'est l'édition de 1435 de l'hégire. Ceci est rendu possible par le décalage de 10 jours par an, entre les deux calendriers. Parce que comme vous le savez, le mois lunaire dure vingt-neuf ou trente jours. C'est un phénomène tout à fait normal et prévisible qui intervient une fois par siècle.

 Le Magal de Touba, c'est également des innovations d'année en année. Pouvez-vous revenir sur les nouveautés apportées à l'édition de cette année ?

Chaque année, nous apportons des innovations pour améliorer la qualité du travail pour une meilleure vulgarisation de l'œuvre de Serigne Touba. Mais, je dois préciser d'emblée que ces innovations restent toujours dans le cadre légal défini par l'islam.

Nous faisons simplement un meilleur usage des outils modernes pour atteindre nos différentes cibles, sans altérer le contenu du message qui reste authentique et intemporel. Cette année, une conférence a été organisée à New York, avec la participation de beaucoup d'Américains parce que nous visons à faire connaître Cheikh Ahmadou Bamba à tous les peuples, d'où la nécessité de cette ouverture.

Sur ce point, il convient de noter la très forte présence de délégations étrangères. Un carrefour culturel, lieu d'échanges et de discussions divers et variés par excellence, a été organisé à Dakar, durant cinq jours. Le thème retenu, ''Cheikh Ahmadou Bamba, une vie au service de l'islam'', en dit long sur notre inébranlable volonté de faire connaître au monde entier les valeurs éminemment positives incarnées par le cheikh.

Des historiens sont revenus sur l'ensemble de son parcours pour l'offrir en exemple à nous tous, dans ces moments difficiles où nous avons besoin plus que jamais de faisceau pour éclairer notre chemin si chaotique et parsemé d'embûches. Parallèlement, nous en avons profité pour organiser des ateliers sur des thèmes d'actualité notamment la décentralisation, la réforme des institutions et l'éducation, avec la participation de spécialistes dont la plupart ne sont même pas mourides.

Les conclusions découlant de ces échanges ont été remises au président de la République par Serigne Bassirou Abdou Khadre, le président du Comité d'organisation. Lors de cette cérémonie, j'ai dit au Président que c'était notre contribution aux concertations nationales qu'il avait initiées et que par conséquent, l'usage qu'il en ferait relevait de son pouvoir discrétionnaire.

La caravane est également une innovation majeure. Elle a connu un franc succès. La particularité cette année est notre retour aux sources dans le Fouta d'où est originaire Mame Marame Mbacké, ancêtre du cheikh, qui ne parlait même pas wolof et Sokhna Diarra Bousso de Gollére Mboussobé.

Nous avons trouvé sur place un Dahira Sokhna Diarra composé de non Mourides et qui n'est jamais allé à Porokhane. Cela montre l’attachement de ces populations à Mame Diarra, mère de Serigne Touba. Nous avons vécu des moments forts partout où nous sommes passés et rencontré des hommes de Dieu.

Tout cela contribue à raffermir les liens entres les musulmans. Le Magal participe à consolider la stabilité et la cohésion nationales parce que nous tous devons travailler pour la paix, la concorde et dissiper les nuages pour que nous puissions nous consacrer à la recherche du savoir, à l'adoration et au travail pour développer ce pays.

 Pourquoi le choix du Fouta cette année pour dérouler la caravane?

Le choix du Fouta s'explique aisément parce que nous sommes originaires de là-bas.  Nos grands-parents ont quitté le Fouta pour islamiser le centre. C'était le point d’entrée de l'islam car se situant à la frontière mauritanienne. Le village originaire des Mbacké Mbaabaabé est aujourd'hui en Mauritanie, m'a-t-on dit lors de notre périple. Le Fouta regorge également de saints.

C'est le bastion de Cheikhou Omar qui était venu à Mbacké Baol annoncer la naissance de Cheikh Ahmadou Bamba, en prenant soin de laisser à son oncle Serigne Mboussobé un secret pour lui que Serigne Touba a spontanément réclamé beaucoup plus tard. Nous étions donc partis à la rencontre de nos frères musulmans, de nos frères de sang pour magnifier ensemble l'héritage que nous partageons, celui du Prophète Mouhamad ( PSL).

L'année prochaine la caravane du Magal se rendra au sud du Sénégal. Est-ce là une participation à la pacification de cette partie du Sénégal ; en proie à un conflit qui dure depuis 32 ans ?

L'objectif de la caravane reste le même partout où nous allons. C'est la vulgarisation de l'œuvre et des enseignements de Serigne Touba. Ce sont la profondeur de sa pensée et la richesse de valeurs qui font que partout où nous allons, les populations s'y retrouvent parce que ce sont les valeurs universelles de l'islam.

Et la paix, la concorde et la cohésion sont des recommandations de l'islam. La caravane va échanger avec ces populations autour de ces thèmes. Le Khalife général ne cesse de prier pour que la paix revienne dans cette partie du Sénégal. Il y fait d'ailleurs référence dans ses discours à l’occasion du Magal.

Peut-on avoir un avant-goût de ce qui se passera en Casamance ?

Nous allons quitter Touba pour prendre l'axe Diourbel-Kaolack-Porokhane-Banjul-Sedhiou-Ziguinchor-Kolda. Partout, nous allons écouter, échanger et apporter le message de l'islam.

Selon une étude que vous aviez menée ces dernières années, le Magal de Touba fait un chiffre d'affaires de 200 milliards FCFA, ce qui représente 30 milliards de TVA pour l’État du Sénégal. Ce chiffre a-t-il évolué ?

L'étude n'a pas été renouvelée. Nous attendons cinq ans pour le faire, le temps de laisser la situation évoluer. Nous pensons que c'est plus intéressant pour ne pas répéter la même chose et verser dans des banalités.

 Le Magal est désormais considéré comme jour férié au Sénégal, comment se passe désormais la cérémonie officielle sachant qu'elle se déroule le lendemain du Magal qui n'est pas jour férié ?

La cérémonie reste maintenue le lendemain parce que le jour du Magal, avec la très forte affluence, on ne peut pas tenir une telle cérémonie. Il ne faut perdre de vue que Cheikh Mouhamad Fadal l'avait ainsi fixé, pour que le jour du Magal soit consacré exclusivement aux activités cultuelles et la cérémonie qui comporte nécessairement plusieurs aspects décalés le lendemain. Nous restons à cette option. 

 

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