Saïda Binta Thiam, l’expérience d’une voix stellaire
Un grand concert de chants et musiques lyriques s'est tenu avant-hier au Grand Théâtre national de Dakar. Saïda Binta Thiam, véritable cantatrice arabophone, a été l’astre lumineux de cet événement exceptionnel et inédit.
À l’entendre, on jurerait se trouver devant une diva arabe du calibre d’Oum Kalsoum ou encore de Warda El Djazaïria… Et là, on exagère à peine. De taille moyenne, ronde et délicieusement humble, la souriante Saïda Binta Thiam n’est pourtant pas une fille de l’Atlas ou du pays des pyramides, elle est bel et bien Sénégalaise.
Voilée et parée, pour l’occasion, d’une chatoyante robe ocre, la chanteuse était la star, mercredi, d’un concert exceptionnel et unique dans son genre. Il s’agissait d’une nuit de la musique et du chant lyrique organisée au Grand Théâtre national, par l’Association des femmes marocaines du Sénégal.
Cette soirée, première du genre à Dakar, a été un espace de rencontre, visant à renforcer et consolider les échanges entre pays africains et arabes, à travers une nouvelle approche culturelle et cultuelle se basant sur l’art, selon ses organisateurs. Offrant un répertoire stellaire de chansons, dont les titres en arabe, Saïda Binta Thiam a réussi le pari de captiver une audience pourtant constituée de connaisseurs, à l’exemple de l’ambassadeur d’Iran et d’Ahmed Khalifa Niasse.
C’est avec émoi, et maints frissons, que le public a été embarqué, au gré des trémolos d’une voix comme nulle autre, si claire, limpide et dépourvue d’accent que les mots prononcés, tous dit pour louer Dieu et son prophète (Psl), semblaient intelligibles même à ceux ne comprenant pas un traître mot d’arabe.
Un instant de grâce, sans nul doute, offert par un bout de femme qui a su captiver son public pendant plus de deux heures, en toute générosité, puisqu’ayant partagé la scène avec de nombreux invités, dont la chorale Sainte Thérèse de Dakar.
SOPHIANE BENGELOUN