Le ''cinéma conscient'' contre le ''cinéma calebasse'' !
C’est hier en début de soirée qu’a été donné le coup d’envoi de la 1ère édition dakaroise du festival Ciné droit libre, festival alternatif consacré aux films sur les droits humains et la liberté d’expression en Afrique. Fruit d’une collaboration entre le Studio Sankara, Senfilms Burkina et l’ONG Article 19, cet événement a pour vocation d’éveiller les consciences.
Ouvert ce lundi, sur un MasterClass à l’Institut français de Dakar, puis la projection de 3 courts métrages au Camp pénal, le Festival Ciné droit libre de Dakar a vu sa cérémonie officielle de lancement se tenir en début de soirée, au Théâtre de verdure.
A cette occasion, les organisateurs ont commencé par remercier le public venu nombreux à ce rendez-vous inédit… Parmi eux Didier Awadi (Studio Sankara), Luc Damiba, Charles Viera Sanches (Cinedroitlibre.tv) et, bien sûr, l’hôte Lionel Daméi (Institut français).
Se tenant du 14 au 19 avril, Ciné droit libre propose une plate-forme de diffusion alternative pour des films souvent qualifiés de ‘’politiquement incorrects’’ et donc hors d’accès du grand public… Ces films polémiques, qui dérangent les consciences de certains leaders politiques à travers le continent, sont néanmoins en général à forte valeur éducative.
C’est pourquoi Ciné droit libre, depuis sa germination au Burkina jusqu’à sa forme actuelle qui se revendique panafricaine, a pour vocation d’être le pont entre ces métrages censurés et les populations africaines qui ont besoin d’être sensibilisées à la fois sur leur histoire et sur les enjeux de développement qui les concernent.
‘’Ce festival est l’occasion du cinéma conscient, pas du cinéma calebasse que l’on voit malheureusement trop souvent dans les capitales africaines. Nous sommes très heureux, et pas peu fiers, d’aider à éveiller les consciences des futurs leadeurs du continent'’, a déclaré Didier Awadi, premier à prendre la parole lors de cette cérémonie d’ouverture.
Ladite cérémonie a immédiatement été suivie de la projection de deux films : un court-métrage intitulé ‘’Où va l’Afrique’’, qui parle des défis essentiels de développement sur notre continent, et un long métrage de 2h, ‘’Mandela : un long chemin vers la liberté’’ (Justin Chadwick, 2013, USA).
La soirée a pris fin sur une conférence débat à laquelle ont participé le rappeur Didier Awadi et l’intellectuelle malienne Aminata Dramane Traoré.
En tout, ce seront 22 films, 10 panels animés par des invités de prestige, 7 MasterClass et d’innombrables débats et échanges d’idées autour de thématiques ayant trait aux droits humains et à la liberté d’expression… Ayant pour vocation d’être populaire, Ciné droit libre verra, en plus, ses activités déclinées aux quatre coins de Dakar, notamment en banlieue, à Gorée et dans les instituts et centres de formation en journalisme.
Sophiane Bengeloun