EXPLOITATION DU POTENTIEL MINIER DU SÉNÉGAL
L’État réclame 5% de redevance aux industries extractives
Le secteur minier au Sénégal est en pleine croissance avec la réalisation de 20% des recettes d'exportation du pays. Pour maintenir le cap, le ministre des mines a affirmé que les sociétés exploitantes ont été invitées à reverser environ 5% de redevance à l'État. Une annonce faite hier, à l'occasion du lancement du prochain Salon international des mines.
Le secteur minier fait partie des six secteurs clés ciblés par l'État sénégalais pour porter le taux de croissance à 7% sur les dix prochaines années. En effet, ce secteur a permis au gouvernement du Sénégal entre 2010 et 2012 de récupérer, en terme de redevance minière, un peu plus de 11 milliards auprès des sociétés exploitantes.
Cependant, le ministre de l'Industrie et des Mines Aly Ngouille Ndiaye a souligné que pour plus de profit, des discussions ont été entamées avec certaines sociétés minières pour faire passer la redevance de 3 à 5%. ''Quand je prends le cas de l'or, on devrait faire passer la redevance de 5 à pratiquement 7 milliards en 2013. La redevance de 2013 n'a été payé qu'en 2014'', a indiqué le ministre. Ce dernier s'exprimait hier au lancement du 3ème salon international des mines (Sim) qui aura lieu du 4 au 6 novembre 2014 à Dakar.
Aly Ngouillle Ndiaye a affirmé que les objectifs retenus à l'horizon 2020 sont de produire annuellement entre 15 et 20 millions de tonnes de minerais de fer, 2,5 millions de tonnes de phosphates, 3 millions de tonnes d'acide phosphorique, 17 tonnes d'or qui correspondent au triple de la production actuelle et 90 000 tonnes de zircon.
Par ailleurs, il est revenu sur la situation que traverse l'orpaillage au Sénégal dont la promotion a été faite par le code minier en 2003 et qui est confronté à deux problèmes majeurs. ''Le premier problème est que le code minier de 2003 ne prévoyait pas l'existence de couloirs d'orpaillage, ce qui fait que les sociétés minières qui ont fait des découvertes ont été envahies par nos compatriotes et certains étrangers, alors que nous devons quand même protéger ces investisseurs'', a soutenu le ministre.
Il a également affirmé que l'orpaillage ne rapporte pas grand-chose à l'économie et pose d'énormes problèmes de sécurité. Par rapport au nouveau code minier, le ministre a assuré que le projet sera bientôt disponible puisque la commission a déjà bouclé les travaux. En ce qui concerne le prochain Sim organisé avec le concours de Ame Trade Ltd, il aura pour ambition de ''faire du secteur minier un moteur de croissance et de prospérité''.
Les actions sur le plan national portent surtout sur la relance de l'exploitation du fer de la Falémé avec le développement du port minéralier de Bargny et d'un chemin de fer. Il s'agit également de développer un hub minier régional, d'encadrer l'activité d’orpaillage et d'accélérer l'exploitation des gisements de zircon et des mines aurifères.
ANTOINE DE PADOU
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