Publié le 20 Apr 2012 - 18:33
RÉUNION DU BUREAU POLITIQUE DU PARTI SOCIALISTE

Dans le secret d'un huis clos d'explication

 

Le bureau politique du Parti socialiste (Ps) qui s'est tenu avant-hier mercredi, a tenu toutes ses promesses en termes d'échanges de «vérités». Les responsables socialistes, venus en nombre des quatre coins du Sénégal, ont, de 16 heures à 20 heures, abordé le sujet qui fâche, le choix «sans concertation» de ministres censés représenter la Coalition Benno ak Tanor.

 

Les attaques enregistrées par voie de presse contre le choix des ministres que sont Aminata Mbengue Ndiaye (Elevage), Serigne Mbaye Thiam (Enseignement supérieur) et Ali Haïdar dans le premier gouvernement Macky Sall, se sont invitées dans les discussions entre responsables socialistes au plus haut sommet. Selon des indiscrétions de membres du Bureau politique, aussi bien Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Aminata Diallo, Cheikh Cissokho, Abdoulaye Willane que Serigne Mbaye Thiam et Ousmane Tanor Dieng ont pris la parole pour s'expliquer sur le malaise qui s'est installé au Ps depuis.

 

 

Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall pour mener la danse

 

L'actuel maire de Dakar a confirmé avoir effectivement été avisé par Ousmane Tanor Dieng, tard, la veille de la constitution du gouvernement, par Sms, sur le choix des ministres de la Coalition Benno ak Tanor. Il a soutenu avoir alors dit à Tanor que ce n'était «pas la bonne procédure». Pour le responsable socialiste de Dakar, «il faut dans ce parti que nous apprenions à discuter pour nous éviter des situations du genre, qui nous sont tous préjudiciables». Khalifa Sall a nié avoir manipulé Moussa Taye pour qu'il s'attaque au Secrétaire général du Ps. Même tempo chez Aïssata Tall Sall, responsable politique du Ps à Podor qui a confié ceci devant les membres du Bureau politique : «Je n'ai rien contre les nominations de nos camarades, mais je dénonce la procédure unilatérale utilisée par le Secrétaire général sans aucune concertation». Le maire de Podor a précisé n'avoir «jamais été demandeur d'un poste ministériel quel qu'il soit. Je suis une femme de principe, sinon je n'aurais pas été ministre 18 mois et me retrouver 12 ans dans l'opposition, alors que Wade m'a tout offert sur un plateau d'argent et que j'ai refusé». Aminata Diallo soutiendra pour sa part que la place d'Aminata Tall n'est pas dans ce gouvernement mais à l'Assemblée nationale. La dame a nié s'inscrire dans une quelconque manœuvre visant à déstabiliser le numéro un des Verts. Serigne Mbaye Thiam fustigera des attaques au bas de la ceinture pour confier en avoir été affecté, car il a tout donné au parti.

 

 

Ousmane Tanor Dieng : «Je n'avais pas le temps...»

 

Prenant la parole, Ousmane Tanor Dieng s'en ira demander à tous les responsables politiques socialistes présents à la rencontre, d'«arrêter ce débat car il n'est pas bon pour notre parti même s'il est normal que chacun donne son point de vue». Il s'est lancé dans des explications pour justifier, par l'urgence, la formule utilisée qui a débouché sur le choix des trois ministres de la Coalition drivée par le Ps. «Ce qui s'est passé, c'est que je n'avais pas le temps de réunir le Bureau politique sur cette question-là, car Macky m'a informé très tard et il fallait faire vite». Se faisant plus précis, il a asséné : «J'ai choisi Aminata Mbengue Ndiaye parce que c'est la responsable des Femmes et Serigne Mbaye Thiam parce que c'est un bon cadre. Le troisième poste, je l'ai donné à notre allié Haïdar et je ne vois pas de mal à cela», a soutenu Tanor selon des confidences faites par des responsables socialistes. Il est d'ailleurs revenu sur les liens qu'il entretient avec Khalifa qui lui «a été présenté par Diouf» et Aïssata que j'ai proposée comme ministre à Diouf». Ousmane Tanor Dieng a par ailleurs trouvé «inacceptable» que des structures comme Convergence socialiste qu'il a mise sur pied l'attaquent «violemment». De même, il «trouve inadmissible» que ses affiches soient déchirées à Podor», fief d'Aïssata Tall Sall.

 

Dans les habits de sage, il y avait Cheikh Cissokho qui a appelé au calme, même s'il y a des problèmes au niveau de la procédure de choix des ministres de la Coalition.

 

Assane Mbaye

 

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