Le président Henri Grégoire Diop n’a pas manqué d’intervenir pour demander au journaliste s’il a une fois confié à la presse que CD Media était sa propriété, Cheikh Diallo a répondu :  «j'ai une fois dit lors d'un débat télévisé à Walf (avec Pierre Edouard Faye) que CD Media m'appartenait. Mais une discussion entre journalistes n'est pas la même qu'on tient devant cette Cour où on se doit de dire toute la vérité.»

«Je n’ai jamais reçu de l’argent de la part d’Abdoulaye Wade»

Même s’il considère le père de son ancien patron comme son «propre père», Cheikh Diallo n’a pas arrêté de clamer une chose : «de 2000 à 2014, Abdoulaye Wade ne m’a jamais remis des sommes d’argent. Nous avons effectué ensemble six voyages où, comme argent de poche, on nous donnait de petites enveloppes», a-t-il déclaré. «J'avais (avec lui) des rapports de conseil, car il me prenait comme son fils», dit-il à Me Félix Sow qui lui demandait s'il a une fois bénéficié des largesses financières de l’ex-président.

Inculpé en même temps que l’ancien ministre d’Etat avant de bénéficier d’un non-lieu total, Cheikh Diallo dit «traverser mal cette situation», notamment lors de sa confrontation avec Karim Wade qui s’était emmuré dans le silence. «Je vis très mal son silence. Durant notre audition, j'avais envie de lui demander ce qui lui arrivait. Je ne comprenais pas son attitude», s'est désolé l'ancien chargé de communication de Wade-fils.

Le même sentiment l’a traversé, ajoute-t-il, quand il a reçu des avocats de Karim Wade une lettre lui demandant de justifier que CD Média ne lui appartenait pas. «Je n’ai pas compris la psychose de cette lettre, je n’ai pas compris ce coup de poignard de la part des avocats de Karim avec qui je garde de bon rapports. Je ne suis pas un témoin à charge, ni à décharge», a t-il lancé au substitut du procureur. Pour autant, il reste sûr d’une chose : «on ne peut pas tuer la vérité». Il revient aujourd’hui pour faire face aux avocats de la défense.

NDEYE AWA BEYE