Publié le 11 Mar 2015 - 17:33
AFFAIRE MASSALY

La défense dénonce le ‘’trop-plein’’ de pouvoir du parquet

 

A cause de l’appel interjeté par le parquet, Mouhamadou Lamine Massaly n’a pu être jugé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. D’où la colère noire de ses avocats envers le parquet.

 

Comme annoncé dans notre édition d’hier, Mouhamadou Lamine Massaly n’a pas été jugé hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le jeune Wadiste n’était même pas présent dans le box des prévenus et son nom ne figurait même pas sur la feuille d’audience de la salle 1. Ainsi, au moment où le président Baldé procédait à la mise en état, Me Amadou Sall a demandé à en savoir plus, d’autant plus que le dossier a été renvoyé à la date d’hier. ‘’Nous ne pouvons pas nous prononcer sur une affaire qui n’est pas sur le rôle’’, lui a rétorqué le président.

Une réponse loin de satisfaire Me Ousseynou Fall qui est sorti de ses gonds. ‘’Le minimum qu’on nous doit, en tant qu’auxiliaires de justice, c’est de nous donner des explications’’, a asséné l’avocat. Puis reprenant la parole, Me Sall a lancé au tribunal : ‘’Le parquet ne peut que vous dessaisir concernant la liberté provisoire.’’ L’avocat libéral de poursuivre sur un ton ferme : ’’J’avais dit que le procureur voulait Mamadou Lamine Massaly et aujourd’hui il l’a fait. Nous sommes suspendus à la décision du parquet et cela doit cesser.’’ Son confrère Me Bamba Cissé n’y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ‘’le trop-plein de pouvoir du parquet en matière de détention’’.

’La justice est rendue au nom du peuple’’

Pour l’avocat, le parquet ne peut pas être à la fois maître des poursuites et maître de la procédure. ‘’On lui donne trop de pouvoir, car lorsque trois magistrats rendent une décision de liberté provisoire, elle peut être suspendue du seul fait du parquet’’, a fulminé l’avocat. Pour parer à cette situation, Me Cissé a estimé que l’idéal serait pour le tribunal de disposer deux copies du dossier, comme c’est le cas des juges d’instruction. ‘’Du point de vue éthique, le tribunal a la possibilité d’avoir le dossier. Mais, quand il ne l’a pas, c’est comme si le dossier est égaré et cela peut créer un certain nombre de doutes, parce que la justice est rendue au nom du peuple’’, a soutenu l’avocat.

Sur sa lancée, il a ajouté que le tribunal devait avoir le dossier pour que l’affaire soit évoquée, même si elle n’est pas jugée. A la suite de la défense, le parquet a pris la parole pour dire qu’il s’en tient au rôle. Pour clôturer le débat, le président a répondu aux avocats qu’il n’y a pas de preuve que le dossier soit égaré. Il s’y ajoute que le tribunal ne peut pas donner acte sur un dossier qui ne lui a pas été transmis. Après ces précisions, le juge a poursuivi la mise en état des autres dossiers.

En attendant, Mouhamed Massaly continue de croupir en prison. Il attend d’être jugé, mais auparavant il devra comparaître devant la Cour d’appel de Dakar, le 24 mars prochain. La Cour devra statuer sur la liberté provisoire que lui a accordée le tribunal, mais qui a finalement été attaquée par le Parquet. C’est ensuite qu’il comparaîtra devant le tribunal des flagrants délits pour diffamation sur la gendarmerie et violences et voies de faits. Arrêté pour injures publiques sur la personne d’Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), le libéral avait été déféré au parquet, puis libéré. A sa sortie de la cave, Mouhamadou L. Massaly avait qualifié de ‘’gendarmes politiques’’ les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie. Il avait aussi accusé les pandores de l’avoir ‘’humilié, brutalisé et kidnappé’’. Mais lors de son audition, Massaly avait nié avoir tenu de tels propos. 

FATOU SY

 

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