Castro casse l’Etat
Le président du comité du dialogue social dans le secteur de l’éducation a présidé, hier, le premier congrès ordinaire de l’organisation pour la promotion des enseignants du Sénégal affilié au grand cadre des syndicats d’enseignants. Une occasion pour Mamadou Diop Castro de revenir sur l’épineux dossier de la crise de l’éducation.
Castro n’a pas fait dans la langue de bois dans sa communication sur le thème : « Dialogue social : enjeux et perspectives pour le mouvement syndical enseignant », hier, au cours du congrès ordinaire de l’organisation pour la promotion des enseignants du Sénégal (Opes). Selon Mamadou Diop ‘’Castro’’, le constat sur la crise scolaire est que les autorités sont indisponibles pour les organisations syndicales et pour le comité du dialogue social. Son comité n’a pu rencontrer le ministre de l’Education nationale que quand la grève a été déclarée en février, un an après leur première rencontre. ‘’Nous l’avons toujours dénoncé. On nous a octroyé un siège qui n’était pas encore équipé suffisamment. Nous n’avions pas de budget de fonctionnement. Une ligne de crédit vient d’être inscrite dans le budget de l’Etat et voté en décembre, mais non encore disponible’’. Son comité a pu commencer le travail le 25 mars, grâce à une cotisation annuelle de 25 000 F CFA des syndicats. ‘’Jusque-là, j’étais resté en retrait parce que je n’avais pas les moyens pour financer un comité’’, a-t-il fulminé.
‘’Nous n’avons pas rencontré le Premier ministre pour le sensibiliser sur la question. C’est seulement après la grève que nous avons rencontré les ministres de l’Education, de la Fonction publique et du Budget. Mais, nous n’avons pas pu rencontrer le ministre de la Formation professionnelle et encore moins le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, et cela fait plus de 15 jours que nous courons après ces autorités. C’est inacceptable et incompréhensible, alors que nous faisons de la médiation, de la régulation’’, s’est insurgé le syndicaliste. A son avis, ‘’le dialogue social n’est pas encore intériorisé dans l’agenda gouvernemental et les syndicats aussi ne se l’ont pas encore approprié conséquemment. Parce que les règles du jeu ne sont pas respectées de part et d’autre. C’est cela la difficulté’’.
Profiter des fêtes pour faire des avancées
‘’Cette année, ça passe ou ça casse. Les enseignants ont décidé de faire cesser ces grèves et nous avons comme slogan : « Cette année ou jamais. » Car nous voulons en finir avec cette longue décennie de crise de l’école sénégalaise et nous voudrions vraiment que cette parenthèse soit fermée pour attaquer les vraies questions de l’école, même si nous devons sacrifier une génération pour en sauver d’autres. Il n’est plus question de sacrifier chaque année des générations’’, a ajouté Seydou Abou Sy, le secrétaire général national de l’Opes. Mamadou Castro de dire qu’ils sont en train de prendre des initiatives en direction des organisations syndicales, de la partie gouvernementale et de l’Assemblée nationale, du Conseil économique social et environnemental et beaucoup d’autres médiateurs qui s’activent sur la question. ‘’Nous pensons qu’avec ces fêtes, nous aurons une accalmie et beaucoup plus de sérénité pour faire des consultations et développer des concertations, afin d’arriver à des stratégies qui devront nous permettre d’agir sur les difficultés’’.
NDEYE FATOU NIANG (THIES)