Dalifort, capitale de la danse, du 10 au 17 avril
Des jeunes danseurs ont initié un festival annuel qui se tient tous les ans. La troisième édition s’ouvre ce matin et se poursuit jusqu’au 17 avril prochain.
Dalifort, un des quartiers de la banlieue dakaroise, reçoit à partir d’aujourd’hui et ce, jusqu’au 17 avril prochain, un festival de danse. Il y est prévu, en effet, l’organisation de la troisième édition du ‘’Dalifort danse festival’’, une initiative de l’association de même nom. Cette dernière est dirigée par le danseur-chorégraphe et formateur Omar Sène. ‘’En organisant cette rencontre, on veut donner aux populations de la banlieue la possibilité de découvrir différentes formes de danses. Car pour avoir accès à un spectacle diversifié, il faut aller en ville ou ce sont des manifestations où on exige une carte d’invitation pour y accéder’’, a expliqué Omar Sène, de passage hier à EnQuête, pour présenter son projet. A travers ce festival, les danseurs de Dalifort veulent aussi sensibiliser les couches défavorisées. ‘’Notre corps est notre instrument et nous pouvons l’utiliser pour passer des messages. On allierait de cette façon l’utile à l’agréable’’, affirme-t-il.
L’autre challenge d’Omar Sène et ses amis est de professionnaliser la danse à travers leur organisation. ‘’On veut faire comprendre aux jeunes que le professionnalisme est important. On ne peut pas prétendre vouloir être danseur et ne maîtriser qu’une expression’’, pense-t-il. Pour lui, un vrai danseur doit être polyvalent. Il doit pouvoir maîtriser la danse contemporaine, celle traditionnelle ou encore moderne. Pour cela, il faut une formation adaptée que même l’école nationale des arts ne peut offrir aux jeunes danseurs.
‘’A l’école nationale des arts, on a un formateur qui y est depuis fort longtemps. Il n’a pas été remplacé alors que les techniques évoluent’’, constate Omar Sène. Lors de cette troisième édition de ‘’Dalifort danse festival’’, les organisateurs sensibiliseront leurs pairs sur cela. Et des spectacles de danse traditionnelle, contemporaine, moderne et même le b-boying sont prévus. Mais aussi des ateliers animés par des danseurs venus d’Israël. Une procession à travers les rues de Dalifort est prévue. Les danseurs improviseront et rivaliseront d’ardeur.
Les ambitions de ces jeunes sont grandes et pourtant, ils n’ont aucune ressource. ‘’On a élaboré un budget prévisionnel de 7 millions mais on n’a même pas pu mobiliser le quart aujourd’hui. La mairie de Dalifort nous avait soutenus l’année dernière. On attend qu’elle réitère cela cette année aussi. Le ministère de la Culture a promis aussi de nous accompagner’’, informe Omar Sène.
BIGUE BOB