91 employés refusent de signer leur ‘’certificat de décès ‘’
La mise en exécution du projet d’externalisation à Tigo a mis le feu aux poudres. Déterminé à faire revenir la Direction générale sur sa décision qu’il juge pernicieuse, le Syndicat national des travailleurs de la Sentel a commencé à se mettre en branle, comme ‘’EnQuête‘’ l’annonçait hier dans ses coulisses.
Les 91 employés de la Sentel concernés par l’externalisation ou réorganisation des services n’ont pas encore fini de crier leur ras-le-bol général. Ce projet, lancé par la Direction générale, a installé un climat délétère dans la boîte. La colère a en fait atteint son summum à la Sentel. Du coup, les employés sont sortis, hier dans l’après-midi, dans la rue pour extérioriser leur désolation. Cette dernière pouvait se lire à travers les messages véhiculés sur leurs pancartes : ‘’Oui à la sécurisation de nos emplois‘’, ‘’ non à l’externalisation de la technique‘’, ‘’nous ne signerons jamais notre certificat de décès‘’, ‘’halte au vandalisme de nos emplois ‘’.
Selon un des syndicalistes, cette externalisation vers Ericsson est un ‘’licenciement‘’ qui ne dit pas son nom. Il souligne qu’ils n’auront dans cette nouvelle boîte qu’un contrat de 12 mois. En plus, l’engagement d’Ericsson n’est pas garanti. C’est juste un leurre et une aberration, d’après Pape Tamsir Seck, le Secrétaire général du syndicat. Agacé apparemment, il vocifère qu’ils n’excluent aucune possibilité pour obtenir gain de cause.
D’ailleurs, deux courriers ont été, selon M. Seck, envoyés aux autorités étatiques, et le syndicat s’est attaché les services d’un pool d’avocats, dont certains sont prêts à les défendre bénévolement. Pourtant, une pareille situation aurait pu être évitée, clament les syndicalistes. En effet, ils avaient fait à la Direction générale des propositions allant de la ‘’création d’une tierce structure, à laquelle seraient actionnaires Sentel et Ericsson‘’, à la ‘’mise à disposition des employés concernés par Sentel à Ericsson, dans le cadre d’un accord triangulaire‘’. Cependant, ils doivent faire face maintenant à la rupture de contrats de personnes qui ont des anciennetés, allant de 5 à 15 ans.
L’Etat désapprouve la méthode de la direction
Mais ce transfert de personnes n’est pas accepté par les autorités, selon les syndicalistes. D’après eux, c’est dans un procès-verbal que les autorités gouvernementales ont exprimé leur désapprobation vis-à-vis de ce projet. D’ailleurs, révèle Pape Tamsir Seck, ‘’l’autorité gouvernementale nous a demandé de revenir en interne pour dialoguer avec la direction ‘’. Ceci, parce que les départs doivent se faire d’un commun accord, résume le Sg, qui fulmine que la Direction générale n’a pas le droit de prendre une décision unilatérale. Pour lui, ‘’il n’est pas logique de promettre à des personnes qu’elles seront transférées avec des avantages, et revenir leur dire que vous devez les licencier pour motif économique. Des arguments fallacieux’’, selon M. Seck qui rassure qu’ils ont une ‘’panoplie de plans d’action qu’on ne peut pas divulguer maintenant. Retenez juste qu’au moment opportun, nous prendrons des mesures idoines qui s’inscrivent dans la légalité‘’.
Pour des soucis d’équilibre, nous avons joint une personne qui était censée nous recontacter pour nous passer la Direction générale de la Sentel avant que nous ne mettions sous presse. Malheureusement, elle n’est pas revenue vers nous, comme elle nous l’avait promis dans le sms qu’elle nous a envoyé à 20h 54mn.