Publié le 17 Jul 2015 - 19:12
FÊTE DE L’AID EL FITR

Encore une korité dans la désunion

 

C’est devenu une habitude. Chaque année au Sénégal, la korité est fêtée deux ou trois fois par différents groupes de musulmans. Les gens le dénoncent, mais rien n’est fait pour régler le problème. EnQuête a interrogé quelques-uns des membres qui sont au cœur de cette affaire pour situer les responsabilités. Ils se rejettent tous la faute.

 

2015 ne va pas déroger à une règle bien sénégalaise : fêter la korité 2 ou 3 fois. Cette année encore, il y a des Sénégalais qui fêtent l’Aid ce jour, et d’autres, demain. EnQuête a tenté de situer les responsabilités et de comprendre les tenants du phénomène, en interrogeant différents acteurs. Chacun y va de ses explications et arguments. Président de la commission nationale d’observation du croissant lunaire, Ahmed Iyane Thiam prévient déjà que ladite commission ne se réunira pour scruter le ciel qu’aujourd’hui, après la prière de ‘’timis’’. C’est seulement ensuite, qu’ils sauront si les musulmans sénégalais, qui attendent leur ordre, fêteront l’Aid el fitr, samedi ou dimanche.

‘’Il n’y a pas une lune sénégalaise, une lune malienne ou une lune saoudienne’’

Pendant ce temps, une autre commission est montée à côté par des musulmans de différentes organisations. Ils ont formé un bureau exécutif composé de huit membres. Eux ont des représentants partout dans le monde et se sont réunis hier pour scruter le ciel. Aussi, la philosophie de cette commission dirigée par Imam Ismaïla Ndiaye est qu’il n’y a qu’une lune et, où qu’elle puisse apparaître dans le monde, les musulmans doivent la prendre en compte. ‘’Il n’y a pas une lune sénégalaise, une lune malienne ou une lune saoudienne. Il n’y a qu’une lune de Dieu. Et si en Arabie Saoudite, on nous dit que la lune y est apparue, nous, nous jeûnons’’, a expliqué le chargé de communication de cette commission officieuse, Serigne Talla Diop.

D’autant plus que, à l’en croire, ‘’si le Prophète (PSL) vivait encore, aucun musulman n’oserait jeûner sachant que le Prophète (PSL) a rompu le sien, quand bien même il se trouverait en Arabie Saoudite et nous au Sénégal. Aussi, si l’on se fie aux enseignements de Mouhamad (PSL), il n’y aurait pas de désunion.  Le Prophète (PSL) a dit que si un musulman vous dit qu’il a vu la lune, il faut jeûner si cela marque le début du ramadan ou rompre, si cela correspond à la fin’’. Serigne Talla Diop assure qu’ils informent la commission officielle, lorsqu’ils voient en premier le croissant lunaire. ‘’On a informé la commission qui est là et suivie par la majorité des Sénégalais’’, dit-il.

Où se situe alors le problème ? Mourchid Iyane Thiam ne le voit pas. La commission qu’il dirige à des représentants fiables partout dans le pays. Il se fie à eux. Mais cette méthode fait douter et poussent certains observateurs, à l’image du prêcheur de Sud Fm Oustaz Mbacké Sylla, à demander le remplacement de cette commission.

Dans une contribution dont EnQuête détient une copie, il demande la mise en place d’un siège islamique national, afin de régler définitivement le problème. ‘’La commission nationale d’observation du croissant lunaire n’existe que de nom et elle n’est pas d’une dimension nationale. Tous les musulmans ne s’y reconnaissent pas et cela constitue un réel problème. Pour le résoudre, un siège islamique national doit être officiellement installé au Sénégal pour traiter de toutes les questions religieuses qui concernent la communauté musulmane. A ce siège, il faudrait que chaque confrérie ou communauté  y soit représentée pour que les décisions qui émanent de ce siège s’appliquent  à tous les musulmans. Les khalifes généraux des familles religieuses doivent porter le combat pour l’installation de ce siège dans les plus brefs délais’’, plaide le prêcheur.

Naturellement, cette solution n’emporte pas l’assentiment de Mourchid Iyane Thiam qui n’est pas d’accord avec Mbacké Sylla et tous ceux qui demandent la dislocation de la commission nationale d’observation du croissant lunaire. ‘’On ne peut pas demander le démantèlement d’un groupe qu’on n’a pas constitué’’, argue-t-il. L’on peut penser qu’on est loin de l’époque où l’on fêtait une seule korité au Sénégal. Mais Iyane Thiam tempère et suggère : ‘’La solution est que la minorité rejoigne la majorité que nous constituons.’’ 

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