Abdoulaye Baldé plaide pour un accord à Paris
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Baldé, veut que la communauté internationale puisse trouver un accord, en décembre prochain, sur une solution durable pour les changements climatiques. Si rien n’est fait, les conséquences seront, dans l’avenir, incommensurables.
Le Sénégal prépare activement la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui va se dérouler à Paris, en décembre 2015. A ce propos, le ministre de l’Environnement et du Développement durable est d’avis que la rencontre de Paris doit se solder par un accord afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Abdoulaye Baldé recevait hier, dans les locaux de son ministère, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic. Il reste persuader que la lutte contre les changements climatiques est devenue aujourd’hui une impérieuse nécessité. Et cela doit, à son avis, passer par une réduction des émissions de gaz. Les effets des changements climatiques sont aujourd’hui perceptibles. Au Sénégal, cela se manifeste, d’après Abdoulaye Baldé, par des phénomènes extrêmes. ‘’Des inondations’’, des ‘’pluies hors saisons’’, des ‘’fortes variations climatiques’’. Le ministre de l’Environnement ajoute à ces dégâts dus aux changements climatiques l’érosion côtière, l’intrusion saline dans les terres agricoles, la salinisation des ressources des eaux et la destruction des infrastructures.
‘’Nous voulons qu’à Paris, on tombe sur un accord. Le monde a discuté depuis plus de 22 ans sans accord. Il est temps pour qu’on trouve un accord à Paris’’, insiste M. Baldé. Pour lui, l’heure n’est plus aux discussions, mais, il faut passer à l’acte. ‘’Ça chauffe et tout le monde en souffre’’, alerte-t-il, avant de souligner que si ce réchauffement climatique continue, si les pays continuent leurs émissions de gaz à effet de serre, ‘’on va perdre notre biodiversité, l’écosystème. Même nous, notre vie est menacée’’. Le Sénégal, même s’il représente un pourcentage infime dans l’émission des gaz à effet de serre, est dans une volonté de réduire ses émissions. C’est pourquoi le pays souhaite avoir l’accompagnement de la communauté internationale, en termes de transfert de technologie, de renforcement de capacité et de financement.
En effet, le Sénégal organise, à partir de demain, une conférence nationale sur le développement durable. Cette rencontre, la première du genre, vise, selon Abdoulaye Baldé, à avoir une ‘’meilleure prise en charge de la dimension développement durable dans les politiques publiques’’.
Réduction des émissions de gaz de l’UE de 40%
Par ailleurs, Dakar sera soutenu dans son combat par l’Union européenne. Lors de cette rencontre, le ministre de l’Environnement et du Développement durable et le Vice-président de la commission ont convenu d’œuvrer ensemble pour ‘’avoir un accord robuste, ambitieux et inclusif, pour assurer une action efficace contre le changement climatique, après 2020’’. Maros Sefcovic a ainsi rappelé que l’objectif de l’Union européenne est de réduire à hauteur de 40% ses émissions de gaz à effet de serre, d’ici à 2030, comparé à 1990. En attendant, l’objectif des deux parties (le Sénégal et l’UE) est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 60%, d’ici 2050, par rapport à 2011.
ALIOU NGAMBY NDIAYE