Publié le 24 Oct 2015 - 08:57
QUOLIBETS, BAGARRES, JALOUSIE EXTREME, ETC.

Le quotidien infernal de certaines coépouses

 

Quand la jalousie entre par la porte, souvent le bon sens s’enfuit par la fenêtre. Ainsi, le quotidien de certaines coépouses est rythmé par les quolibets, les invectives et les bagarres. Des femmes se confient.

 

MAIMOUNA, CITE ARAFAT

‘’Si ma coépouse ne divorce pas, je vais la tuer’’

 ‘’Je ne vais rien lui laisser. Ma coépouse dit partout qu’elle est plus jeune que moi. Mais sa vie ne va pas être facile, tant qu’elle vivra sous le même toit que moi. Je la provoquais à longueur de journée et quand elle en a eu assez, elle est venue s’attaquer à moi. Elle a reçu une grosse raclée. On est allées à la police et puis, tout a été réglé à l’amiable. Si elle ne divorce pas, je vais la tuer, quitte à ce que je pourrisse le restant de ma vie en prison. Je déteste cette fille. Elle veut briser mon ménage et je préfère mourir que de la laisser faire. Quand je me mariais avec mon homme, elle n’était même pas née. Elle me pompe l’air cette fille, sincèrement parlant. Je ne la supporte plus’’, écume Maïmouna qui a derrière elle 30 ans de mariage.

F. K. LO,  30 ANS, ETUDIANTE

‘’A chaque fois que c’était mon tour, ma coépouse simulait une crise’’

 ‘’Je ne quitterai cette maison que lorsque je serai mort, ou le jour où mon époux quittera ce bas-monde. Ma coépouse ne me digère pas, parce que je suis plus docile qu’elle, plus jeune, plus fraîche ; sans compter que mon époux est plus amoureux de moi que d’elle. Je vis avec ma coépouse qui est plus âgée que moi de plus de 30 ans, mais elle ne me digère pas. A chaque fois que c’était mon tour d’aller passer la nuit chez mon époux, elle piquait une crise. Au début, on ne comprenait pas. Mais maintenant, on a compris sa supercherie. Même si elle fait semblant de s’évanouir, nous fermons notre porte. Il y a du tout au niveau des coépouses. Le seul but, c’est de garder son homme. ’’

P. K. S, HABITANTE DES PARCELLES ASSAINIES

‘’Je voyais mes règles, à chaque fois que je devais passer la nuit avec mon époux’’

‘’Quand j’ai regagné la maison de mon époux, j’y ai trouvé ma coépouse. Au début, tout était nickel, entre nous. Mais quand j’ai eu mon premier bébé, elle ne parvenait plus à me supporter. A chaque fois que je devais passer la nuit avec mon mari, je voyais mes règles. C’est ainsi qu’avec l’aide de mon époux et de ma famille, nous sommes parvenus à dénicher un marabout qui nous a expliqué le pourquoi. Maintenant, grâce à Dieu, mon cycle menstruel est redevenu normal. Et pourtant, je n’avais jamais cru qu’elle pouvait aller jusqu’à cette extrémité. Mais, des personnes qui la connaissent avaient juré qu’elle était capable du pire.’’

T. F. BA, EX-COEPOUSE DE RANG 2

‘’Ma coépouse demandait à ses enfants de boycotter mes repas’’

‘’Je vivais dans l’opulence. Je ne manquais de rien, sauf d’un mari, vu mon âge avancé. J’ai fait la connaissance d’un homme qui m’a convaincue de son amour. Nous avons décidé de nous unir pour le meilleur et pour le pire. Au début, mon époux venait passer mes tours chez moi. Par la suite, il m’a convaincue de le rejoindre dans son domicile. Là-bas habitait sa première épouse. Elle me menait la vie difficile. Personne ne m’adressait la parole. Je passais tout mon temps à m’enfermer quand mon mari était au boulot. Le paroxysme a été atteint lorsqu’elle a demandé à ses enfants de boycotter mes repas. A chaque fois que je cuisinais, personne ne mangeait dans la maison. Pour me faire plus mal, elle demandait à sa fille cadette de préparer de la bouillie. Pour ne pas mourir d’une crise cardiaque, j’ai demandé le divorce. J’avais tellement maigri que beaucoup de gens me demandaient si j’étais malade. Mon mari l’a compris et m’a libérée.’’

MARAM*, DOMESTIQUE DANS UN QUARTIER DE DAKAR

‘’Depuis La Mecque, ma patronne me demandait de lui filer toutes les informations’’

‘’Ma patronne vit avec sa coépouse dans la même maison, depuis longtemps. Avant de partir à La Mecque, pour ses activités liées au pèlerinage, elle avait substantiellement augmenté mon salaire dans le seul but de lui rapporter dans les moindres détails tout ce que faisait sa coépouse. Elle me demandait, chaque jour, de lui parler des moindres faits et gestes de sa coépouse, ce qu’elle avait mis ; comment elle se comportait ; quels plats elle cuisinait ; à quelle heure elle se couchait ; ainsi que le résumé des sujets de discussion entre sa coépouse et son mari lorsqu’ils étaient tous les deux dans le salon. Je n’en revenais pas.’’

S. S, UNE EPOUSE DE RANG 2

‘’Il est hors de question que je laisse mes enfants dormir avec ceux de mes coépouses’’

Si ce n’est le manque de solidarité, c’est la jalousie ou les tensions qui font la loi dans certaines familles polygames. S. S, une épouse de rang 2, ne peut pas sentir ses coépouses. Elle ne s’en cache pas. ‘’Il est hors de question que je laisse mes enfants dormir avec ceux de mes coépouses. Je n’adresse la parole à aucune de mes coépouses. Par principe, tout ce qui touche à l’éducation de mon enfant, ses fréquentations et autres, je m’en charge personnellement’’, déclare la dame. Elle dit clairement qu’elle n’a pas confiance en ses coépouses. ‘’Souvent à défaut de vous avoir, elles passent par vos proches. C’est la raison pour laquelle je suis prudente sur ce point. Mon enfant couche avec moi, et quand il sera majeur, il va dormir seul dans sa chambre, quitte à ce que je loue un appartement pour nous et qu’il ait sa chambre. Dans le milieu où il y a la polygamie, la prudence doit être de mise en tout temps’’, ajoute-t-elle alarmiste.

*NOMS D’EMPRUNT

 

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