Un destin au bout des rêves !
Il dirige la compagnie ‘’Mouvement Perpétuel’’ basé en France, ainsi que le centre de danse de développement chorégraphique ‘’la Termitière’’ (Burkina Fasso). Lui, c’est Salia Sanou élevé au grade d’officier des arts et des lettres en 2008, avant d’avoir été élu artiste de l’année en 2003 par l’organisation internationale de la Francophonie. Le danseur et chorégraphe burkinabé a un paquet de distinctions pour son travail effectué dans le monde. Lui qui organise le festival ‘’dialogue de corps’’.
Né à Léguéma (Burkina Faso), Salia est venu à la danse de façon naturelle. Car il a grandi dans un environnement, un village où la danse fait partie du quotidien. Plus tard, il a allié études et danse. De plus en plus, cette dernière est devenue une passion. Il a alors décidé d’entamer une carrière en tant que danseur et chorégraphe. Mais ce choix, fait à l’âge de 22 ans alors qu’il était prédestiné à autre chose, a surpris plus d’un.
En effet, Salia a déjà fait des études de Droit. Il avait même réussi à un concours pour devenir commissaire de police. Tourner le dos à ces grandes opportunités n’était pas un grand souci pour lui. Mais pour ses parents : oui. ‘’J’ai un jour décidé de tout laisser pour ma passion. Nous sommes en Afrique et évidemment, ça n’a pas été bien apprécié par la famille’’, se remémore-t-il. Mais plus tard, la famille a aussi compris et a toléré son choix. ‘’Quand, pour la première fois, mes parents sont venus me suivre en spectacle, il y avait beaucoup d’émotions. C’est un des moments que je n’oublierai pas de sitôt’’, dit-il. Fort de la bénédiction de ses parents, l’homme se dit fier d’avoir fait ce choix. ‘’Actuellement, je fais ce que j’ai envie de faire’’, confie-t-il.
Donc pour ce danseur de renom, la première école a été la rue. C’est plus tard qu’il a intégré la maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou. C’est là qu’il a fait la plus grande partie de ses études, avant de rencontrer une chorégraphe française à la recherche de danseurs-interprètes pour un spectacle. Retenu lors de cette audition, sa carrière débuta, avec de multiples voyages en Europe qui lui permirent d’acquérir de l’expérience.
‘’Créer un spectacle n’est pas chose facile. Ma première pièce a été ‘’le siècle de fou’’, un duo apprécié par tous. C’est une pièce inoubliable qui posait beaucoup de questionnements sur l’art contemporain’’, renseigne-t-il. L’autre moment clé de sa carrière, c’est la création dans son pays d’un temple de la danse. ‘’Réaliser ce projet de centre chorégraphique au Burkina, c’était faire aboutir un rêve’’, laisse-t-il entendre, avec une pointe de fierté.
Aujourd’hui, Salia Sanou travaille sur des sujets qui interpellent l’Afrique. Son prochain spectacle traitera des réfugiés maliens installés au nord du Burkina, par exemple. ‘’Ils sont 36 000 réfugiés. Avec mon centre de danse, on a initié un projet pour apporter notre soutien, pour qu’ils s’épanouissent. Et la chorégraphie intitulée ‘’désir d’horizon’’ s’appuie sur cet espoir des réfugiés’’, déclare-t-il.
Salia, comme on le voit, reste l’un des artistes qui considère l’art comme une réponse à la recherche de l’espoir…