Publié le 1 Jun 2016 - 19:27
CONTENU DU NOUVEAU MUSEE DES CIVILISATIONS NOIRES

Pour la reconquête des valeurs africaines

 

Le musée des civilisations noires sera bientôt ouvert. Mais il y a des préalables à satisfaire dont l’élaboration de son contenu. A cet effet, un comité scientifique a été installé avant-hier à Dakar.

 

La capitale sénégalaise recevra en fin juillet prochain une conférence internationale de préfiguration du musée des civilisations noires. A cette rencontre sont attendus 150 experts dont 100 nationaux. Ceux qui sont invités devront échanger sur les orientations à prendre et le contenu à donner à cette nouvelle structure. ‘’On devra mettre en place le scénario, les contenus et tout ce qui doit nous amener à l’ouverture du musée’’, précise le directeur du musée des civilisations noires Hamady Bocoum. Seulement, prévient-il, ‘’ce musée n’est pas le musée des Sénégalais, ni celui des Africains et des Panafricains. C’est un musée des civilisations noires dans un monde global mondial’’.  Et d’ajouter : ‘’Nous n’allons pas fonctionner sous le modèle des musées existantes. On ne sera pas un musée d’ethnographie. On ne sera pas un musée d’anthropologie. Ce ne sera pas le musée du Noir. Ce sera au-delà de tout cela. Nous voulons créer quelque chose de nouveau. On va provoquer le débat, revisiter le contexte de musée, discuter et positionner le musée afin qu’il soit à la confluence de toutes les approches.’’

Ainsi, la seule constante dans cette réflexion sera la recherche d’une approche nouvelle. ‘’Nous ne serons d’aucune tradition muséale. On va créer une approche muséale’’, tranche M. Bocoum qui s’exprimait avant-hier lors de l’installation du comité scientifique de ladite conférence. C’était dans l’une des salles du nouveau musée, en présence du ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye.

Par ailleurs, la création de cette institution s’impose. ‘’Le Sénégal a une dette et doit tracer des perspectives avec l’Afrique. Nous avons organisé le 1er festival mondial des arts nègres en 1966. Ce grand festival vient d’une décision qui avait été prise en 1956 à la Sorbonne, lors d’une conférence organisée par Présence africaine et qui s’est poursuivie à Rome en 1959.

L’un des points focaux de ce festival dont le Sénégal était l’hôte était la tenue d’une grande exposition d’art. Depuis lors, l’art africain de l’intérieur du continent comme de la diaspora cherchait un point d’ancrage qui n’éliminerait pas son mouvement, sa mobilité à travers le monde, mais lui donnerait un point solide à partir duquel la culture africaine allait se déployer’’, déclare le Pr Ibrahima Thioub. Il est choisi par le ministère de la Culture et de la Communication pour présider le comité scientifique de la conférence internationale de préfiguration du musée des civilisations noires. ‘’50 ans après le premier festival mondial des arts nègres, le Sénégal a le privilège d’avoir ce musée des civilisations noires et la dette, nous l’avons soldée’’, affirme le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

 En outre, d’après le Pr Iba Der Thiam qui doit faire la leçon inaugurale de la conférence suscitée, au-delà de cette dette, le contexte mondial actuel exige la mise en place d’un lieu pareil. En effet, estime-t-il, ‘’nous sommes dans un monde où, de plus en plus, les nouvelles technologies de l’information et de la communication visent à créer une planète dans laquelle la culture devient un phénomène qui intègre l’ensemble des activités de l’existence humaine.

Et nous assistons au développement d’une pensée unique, d’une vision unique du monde qui risque, si on n’y prend garde, d’effacer à tout jamais l’héritage’’. Alors qu’avec un musée des civilisations noires, le legs peut être préservé. ‘’Ce musée sera un laboratoire permanent pour la reconquête de nos valeurs, de partage de nos valeurs et de fabrique de nouvelles valeurs’’, indique le directeur de cette nouvelle structure Hamady Bocoum. Car l’une des obligations de l’institution qu’il dirige est d’être ‘’représentatif de toutes les valeurs noires’’. Comment le faire et le réussir ? C’est ce qui reste à définir. 

BIGUE BOB

 

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