Les raisons d’un redressement
La Société nationale d’électricité (Senelec) a encore 53 mégawatts de plus avec la réception, avant-hier, de la centrale de Cap des Biches. En 2016, c’est près de 250 mégawatts qui seront injectés dans son réseau. Ces nombreuses infrastructures réalisées ces dernières années justifient, en partie, la bonne tenue dans la fourniture d’électricité.
En 2011, le nombre de coupures d’électricité était estimé à 900 heures. Ces nombreux dysfonctionnements notés dans la distribution étaient à l’origine des violentes manifestations à Dakar et dans les autres capitales régionales du pays. Mais, depuis quelques années, la situation a changé. Pour preuve, en 2015, les coupures d’électricité étaient estimées à 70 heures. Même si ce retour à la normale peut s’expliquer, d’une part, par la baisse régulière du prix du pétrole sur le marché international, d’autre part, les nombreuses réalisations faites en termes d’infrastructures ont permis à la Senelec d’avoir une production suffisante. Parmi ces infrastructures déjà disponibles, l’on peut citer la centrale de Kounoune, celle de Tobène Power (105 mégawatts) ou la dernière en date, la centrale électrique de Contour Global du Cap des Biches (53 mégawatts).
Par ailleurs, si certaines centrales sont déjà réceptionnées, d’autres sont en cours de réalisation. A Santhiou Mékhé, dans la commune de Méouane, une centrale solaire de 30 mégawatts est en construction. Une autre de 20 mégawatts est aussi en cours de réalisation à Bokhol dans le département de Dagana. La production émanant de ces différentes centrales en construction ou déjà réceptionnées permettra à la Senelec de recevoir, en 2016, 250 mégawatts supplémentaires.
Lors de la conférence de présentation de la nouvelle centrale solaire de 20 mégawatts de Bokhol, le Dg de la Senelec soulignait que la puissance installée de la Société nationale d’électricité de 1960 à 2000 était de 250 mégawatts. Entre 2000 et 2012, c’est-à-dire en 12 ans, c’est la même puissance qui a été ajoutée sur le réseau de la Senelec.
‘’Maillage du réseau’’
Grâce à la production générée par ces différentes centrales, la Société n’a plus un problème de disponibilité d’électricité. Du moins, c’est ce qu’avait révélé son Directeur général lors d’un panel sur l’énergie qu’il animait à l’occasion des ‘’Rendez-vous républicains’’ à Saly. D’après Mouhamadou Makhtar Cissé, la Senelec est à un taux de disponibilité de 85%. Dans le contrat de performance qu’elle a signé avec l’Etat, l’objectif qui lui a été fixé était de 84%.
En 2011, ce taux de disponibilité était de 64%. 4 après, il a connu une augmentation de 20%. Cette disponibilité a peut-être permis de réduire de manière drastique les coupures d’électricité. ‘’Il n’y a pas de délestage par manque de production’’, révélait le secrétaire général de la Senelec lors du Salon sur l’énergie tenu récemment à Dakar. D’après Abdoulaye Dia, les incidents observés dans la fourniture d’électricité dans le pays ‘’sont dus à des pannes dans la distribution’’.
Cependant, après la réalisation des centrales électriques, la Senelec doit s’attaquer à son réseau de transport de l’énergie. Avant-hier, lors de la cérémonie d’inauguration de la centrale de Contour Global au Cap des Biches, le Directeur de l’Achat et des Transports de la Senelec l’a rappelé au président de la République, Macky Sall en ces termes : ‘’Même si l’installation et l’exploitation relèvent des moyens de la société de production, il n’en demeure pas moins que le développement du réseau de transport de l’énergie reste du ressort de l’Etat qui seul peut supporter des investissements aussi lourds que cela implique.
C’est pourquoi, nous sollicitons votre appui (président de la République, Ndlr) pour réaliser ces autoroutes d’évacuations énergétiques qui contribueront à un maillage du réseau du pays tout entier’’. Un appel auquel a répondu le chef de l’Etat en promettant que ‘’des efforts seront déployés dans le cadre du transport de l’énergie mais également dans la distribution’’. C’est dire que si la Senelec fait toujours face à des problèmes, c’est plus lié au réseau qu’à la production.
ALIOU NGAMBY NDIAYE