Publié le 17 Jun 2016 - 14:07
INSUFFISANCE DE RESSOURCES HUMAINES QUALIFIEES, FAIBLESSE DU PLATEAU TECHNIQUE…

Ces facteurs qui bloquent la lutte contre la santé maternelle et infantile 

 

Malgré une baisse de la mortalité des mères qui est à 312 pour 100 mille naissances vivantes, des facteurs continuent de bloquer la lutte contre la santé maternelle et infantile. D’où la nécessité de la création d’une Alliance nationale pour relever les défis.

 

La mortalité maternelle, néonatale et infantile continue d’inquiéter les corps médicaux, en dépit des investissements consentis par le gouvernement avec l’appui des partenaires. Le Sénégal enregistre encore un taux de décès assez important. Pour lutter contre ce phénomène, une Alliance nationale de plaidoyer pour la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent a été lancée hier. Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale qui présidait la cérémonie, chaque jour 4 femmes meurent des suites d’une grossesse, d’accouchement ou de post-partum. ‘’76 enfants meurent, chaque jour, aussi avant d’atteindre l’âge de 5 ans. Ce tableau sombre que nous regrettons tous, est dû à plusieurs facteurs largement identifiés et pour l’essentiel évitables’’, a soutenu le professeur Awa Marie Coll Seck.

Parmi ces facteurs qui expliquent les cas de mortalité maternelle, le ministre de la Santé souligne des problèmes culturels qui font que la femme n’est pas prise en charge à temps. Dès fois, certaines cachent leur grossesse. Il y a aussi le manque de moyens ; le fait d’habiter loin d’une structure sanitaire ; le déficit de plateau technique adéquat ; ou encore le fait que l’enfant ne puisse pas avoir la réanimation qu’il faut.  Pour éradiquer ce fléau et de faire reculer significativement les décès évitables, il faut, selon le ministre, une mobilisation de tous. D’où l’importance de l’Alliance mise en place.

Selon le Représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteur Déo Nshimirimana, les principaux objectifs visés par le pays sont de réduire, d’ici 2030, la mortalité maternelle de 392 à 70 décès pour 100.000 naissances vivantes et la mortalité infanto-juvénile de 59 à 20 pour 1000 naissances vivantes. Cependant, il existe encore dans nos pays des contraintes majeures à la réalisation des engagements précités. Il s’agit, selon lui, des facteurs socioculturels, économiques, de la qualité de l’offre de services, de l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, de la faiblesse du plateau technique. ‘’Ces contraintes limitent aussi bien l’accès à la couverture des femmes, des enfants et des adolescents à des soins et services de santé de qualité’’, a dit Dr Nshimirimana.

Par ailleurs, le ministre Awa Marie Coll Seck a lancé un appel aux populations pour qu’elles adhérent aux mutuelles de santé, une initiative de la Couverture maladie Universelle (CMU). ‘’Nous étions à  20% de couverture au moment du lancement de la CMU. A la fin de  l’année 2015, nous étions à près de 40%. Nous allons faire le bilan à la fin de l’année pour avoir les chiffres de 2016 et après cela, nous allons accélérer les choses pour atteindre les 75%, en 2017’’, informe le ministre.  ‘’Plus de 3 millions de cas d’enfants sont pris en charge gratuitement. Les gens  ont encore beaucoup de problèmes pour se soigner par manque de moyens. Ce, parce qu’ils n’ont pas adhéré aux mutuelles de santé. Il faut aller vers l’adhésion aux mutuelles de santé ou faire tout pour être couvert ‘’, exhorte-t-elle.

VIVIANE DIATTA

 

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