Les internes réclament de meilleures conditions de vie
Après avoir décrété 48 heures de grève, l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (AIAIHS) a fait face à la presse hier pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ainsi que la modification de textes et programmes obsolètes.
Depuis des mois, l'Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (AIAIHS) tente d’entrer en contact avec leur ministre de tutelle pour lui faire part des difficultés de l’internat. Ils ont publié des communiqués et ont demandé à deux reprises une audience, mais toutes les tentatives sont restées sans réponse. Après avoir décrété 48 heures de grève renouvelables depuis jeudi, l’association a organisé un point de presse pour alerter l’opinion publique sur les conditions difficiles de l’internat et sur leurs revendications.
L’association réclame la modification des textes et du programme obsolète de l’internat, qui date de 1958. De plus, elle demande la rénovation de leur logement, un bâtiment vétuste dont certaines parties sont en état de délabrement. À ce sujet, l’association déplore que l’hôpital Dalal Djam compte plus d’internes, mais qu’ils n’ont pas de logement. Selon le secrétaire général de l’association, Goumbo Diop, ces derniers sont obligés de trouver un logement alors que les indemnités qui leur sont attribuées sont des sommes minimes.
M. Diop et ses camarades revendiquent également le recrutement systématique dans la fonction publique de tous ceux qui ont réussi le concours d’internat. En outre, ils demandent aux autorités de s’asseoir avec eux autour d’une table de discussion afin de trouver des solutions aux problèmes de l’internat. Car, dit-il, si le ministre de tutelle avait répondu à leur appel, ils n’en seraient pas arrivés là. "Nous n’avons aucun intérêt à aller en grève, car nous savons notre responsabilité et ce que nous représentons dans le système de santé du Sénégal", a insisté M. Diop.
Venu soutenir ses collègues, le Professeur Abou Sy, ancien président de cette association, soutient que si l’administration ne fait pas attention, "nous risquons de tomber dans une situation où il n’y aura pas de relève". Il affirme que "notre système de santé ne fonctionne pas, il y a un énorme gap qu’il faut combler, et ce n’est pas le moment de perdre des jeunes qui veulent travailler pour le pays". À cet effet, il a invité les autorités compétentes à recevoir ces jeunes dans les meilleurs délais pour s’occuper de leurs problèmes, car, dit-il, leurs difficultés concernent tous les Sénégalais. Si cela n’est pas fait, indique M. Sy, "des Sénégalais viendront à l’hôpital et ne pourront pas bénéficier de soins".
FATIMA ZAHRA DIALLO