L’APCS à l’école du hip-hop
La maison des cultures urbaines (MCU) et l’Association de la presse culturelle sénégalaise (APCS) ont organisé ce week-end un atelier d’échanges sur le hip-hop, afin d’imprégner les professionnels des médias d’un monde aux réalités pas toujours intelligibles.
Il est souvent reproché aux journalistes culturels de couvrir très peu les cultures urbaines. Les acteurs de ces arts pensent souvent que les professionnels des médias ne s’intéressent pas à ce qu’ils font. Alors qu’en réalité, certains d’entre eux ne comprennent pas ce qu’ils font. Afin de leur faire découvrir quelques bases du hip-hop, l’Association de la presse culturelle du Sénégal (APCS) en partenariat avec la maison des cultures urbaines (MCU) a organisé un atelier d’échanges entre les artistes et les journalistes ce week-end. Dj Gee bays, le professionnel le plus connu dans ce métier au Sénégal, est revenu sur la notion de ‘’Djing’’.
Il a expliqué à ses hôtes du jour que cette branche du hip-hop est née aux Usa et qu’elle est antérieure au rap. En outre, ceux qu’on considère généralement comme des Dj au Sénégal ne sont en fait que des animateurs. En effet, le premier cité ne sélectionne pas des morceaux pour ensuite les commenter. Il est plutôt derrière des artistes pour qui il mixe des mélodies. Il n’en crée pas. Cependant, il n’en est pas moins un instrumentiste et est même considéré au sein d’un crew de rap comme le chef d’orchestre. Il existe différentes techniques de mixages chez les Dj dont le passe-passe et le scratch.
Au cours de ces échanges, il a aussi été question de graffiti. Cet art dont l’histoire est liée à celle de l’humanité. Dans des grottes anciennes ont été trouvé des dessins faits avec du charbon. C’est ce qu’on assimile aujourd’hui au graffiti. Sa forme actuelle est née aux Usa dans les années 1970. L’art était alors l’affaire d’un groupe de nantis. Aussi talentueux qu’on pouvait être, si on ne faisait pas partie de ce cercle restreint, on n’avait aucune chance d’être exposé. Pour dénoncer cela, des artistes ont commencé à faire des lettrages sur les murs.
Les choses ont évolué et sont devenues au fur et à mesure un art à part entière. Par conséquent, faire du graffiti ne signifie pas salir les murs mais plutôt les embellir et en profiter pour partager des messages. Il en est de même pour le b-boying. De la danse debout ou assise, ceux qui la pratiquent communiquent à travers cet art. Ce n’est pas que de la danse comme on la considère souvent. Certains mouvements ont des significations claires comme l’a expliqué Ben J. la chorégraphie et les mouvements ont leur sens dans ce qu’ils font.
Le message est aujourd’hui plus clair et plus facile à capter dans le rap. Le texte est dit. De plus en plus les, débits sont lents. Ce qui aide mieux à la compréhension. Encore que d’autres ont trouvé une bien meilleure formule qu’est le slam. C’est comme du rap sur une musique plus posée. Car si chez les rappeurs la musique est prioritaire, chez les slameurs, ce sont les mots. Aussi, les premiers parlent rarement de leurs propres sentiments, ils préfèrent parler de ceux de la communauté, chez les seconds, on exprime le ressenti de l’autre à travers le sien. Chez les slameurs aussi il y a un esprit de compétition avec les différentes rencontres organisées à cet effet qui au fond visent à fédérer.
Par ailleurs, graffeurs, Dj, slameurs et rappeurs partagent presque un style vestimentaire qu’ils appellent le ‘’street wear’’. A vouloir être totalement à part, les hip-hoppeurs ont créé cet art de la rue afin ‘’d’être en marge de la société’’, selon Drygon qui tient l’une des plus grandes boutiques de ce genre dans le pays ‘’Galsen shop’’.
BIGUE BOB