Une sentence, la lapidation!
Le 22 avril dernier, le tribunal pénal d’Ombada, dans l’Etat de Khartoum au Soudan, condamnait une jeune femme soudanaise à la peine capitale. Son crime: l’adultère. Sa sentence: la lapidation. Son nom: Intisar Sharif Abdalla. Son âge: 20 ans. Selon Aljazeera, Intisar Sharif Abdalla se trouve actuellement en prison avec son bébé d’à peine cinq mois. Le partenaire avec qui elle aurait commis l’adultère a, lui, été relâché. Initialement, cette jeune mère de trois enfants, illettrée et représentée par aucun avocat, avait plaidé non-coupable. Mais, rouée de coups par son frère, elle fut contrainte de plaider coupable. Les juges se sont appuyés sur cette seule déclaration de culpabilité pour décider du verdict.
Intisar Sharif Abdalla a été condamnée d’après l’article 146 du Code pénal soudanais datant de 1991 qui stipule que la sentence pour adultère d’une personne mariée est la lapidation, et la sentence pour une personne vivant en concubinage est la flagellation (100 coups de fouet, ndlr). Deux avocats à qui on a attribué l’affaire ont fait immédiatement appel de la décision du juge, la loi soudanaise interdisant la peine de mort contre des jeunes ou encore contre des mères allaitantes comme Intisar Sharif Abdalla. « Personne ne devrait être lapidé à mort. Infliger une telle punition à une personne qui n’est encore qu’un enfant est particulièrement choquant» dixit Daniel Bekele, directeur de la cellule Afrique à Human Rights watch. Et d’ajouter: «le Soudan devrait immédiatement réformer ses lois discriminantes et abolir la peine de mort et toute forme de punition corporelle qui ébranle le traité international pourtant signé par ce même Soudan».
(SlateAfrique)