‘’Fin’’ saut dans l’univers d’Alpha Sow
Il est le maître contesté de la céramique. Décédé en avril 2016 à Thiès des suites d’une longue malade, Alpha Sow était un artiste hors pair. Une exposition en son honneur se tient depuis avant-hier à la Galerie nationale.
‘’Je reste persuadé que ces vases qui sont là, parés de motifs divers, lui survivront parce que faisant partie de beaucoup de collections et particulièrement du patrimoine privé de l’Etat disséminés dans des lieux insoupçonnés et prestigieux.’’ Telle est la conviction du directeur des Arts, Abdoulaye Koundoul, qui l’a fait savoir avant-hier au vernissage de l’exposition hommage à Alpha Sow.
‘’Thiès sa ville qu’il aimait tant et le village des Arts où il avait jeté ses sacs d’argile sont devenus aujourd’hui orphelins, mais le réconfort, c’est que l’esprit transmis à ses œuvres, ses enfants et ses étudiants continueront à nous hanter de façon douce et heureuse, de manière à nous amener à prendre en compte dans nos prospections, dans nos perspectives aussi, son rêve de formation pointue dans le métier des arts’’, a-t-il ajouté. Seulement, pense l’un des commissaires de cette exposition Séa Diallo, ‘’le Sénégal ne saura ce qu’il a perdu que dans 50 ans. Alpha était un très grand artiste’’.
Une vingtaine d’œuvres de celui que ses pairs considèrent comme le maître de la céramique sont actuellement visibles à la Galerie nationale et ce, jusqu’au 21 mars. Des créations aux diverses formes et aux motifs variés mais toutes fines. Car comme l’a souligné M. Koundoul ‘’ces modelages sont d’une dextérité et d’une habileté sans faille. Alpha a su épouser la céramique comme expression artistique à travers sa touche particulière et grâce à une maîtrise parfaite des différentes techniques en céramique puis de nombreuses recherches constantes’’. Ce qui traduit une certaine humilité de l’homme qui, dit-on, venait toujours à l’école nationale des Arts où il dispensait des cours en tenue de travail et jamais en tenue de ville. Il était aussi généreux parce qu’aimant partager. D’ailleurs, bien des fois, les étudiants le retardaient à l’école lui posant énormément de questions.
BIGUE BOB