La 32^ème édition des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) a rassemblé, hier, plus de 17 000 jeunes à Pikine. Elle a été marquée par le riche enseignement de l’Archevêque de Dakar et des gestes forts, comme le lâcher de colombe pour inviter à la paix des cœurs et des esprits, dans ce pays.

Pour marquer le coup et les esprits, les organisateurs de la 32^ème édition des Journées mondiales de la jeunesse, qui s’est tenue hier au stade Alassane Djigo de Pikine, ont accueilli l’Archevêque de Dakar et le ministre de la Jeunesse et sa délégation à l’entrée de la ville. De là-bas, ils ont emprunté un ‘’car rapide’’ pour rallier le lieu de rassemblement. Et c’est par une histoire autour de la métaphore du ‘’car rapide’’ que le chef de l’église du Sénégal a terminé sa magistrale homélie ponctuée par un standing ovation. Monseigneur Benjamin Ndiaye s’est présenté comme le chauffeur de ce car de transport en commun chargé de transporter ses passagers (les catholiques du Sénégal) sains et saufs à un village appelé ‘cofel’ où réside Dieu le Père, son fils Jésus, l’Esprit Saint et tous les saints.

A un enfant qui lui aurait demandé s’il a le permis, il a répondu : ‘’j’ai le permis le jour ou m’a ordonné évêque’’. L’évêque d’ajouter que les ‘coxeurs’ et les apprentis sont les autres évêques, prêtres et consacrés qui l’aide dans sa tâche. Ce car, a poursuivi Mgr Ndiaye, a besoin de carburant. ‘’L’essence c’est quoi ? C’est la parole de Dieu, les sacrements, la prière’’, a-t-il soutenu, avant d’ajouter qu’il ne faut pas qu’il tombe en panne sèche. Une tâche dévolue à toute l’assemblée invitée à mettre ‘’la prière, les sacrements et la parole de Dieu’’ au centre de ses préoccupations. ‘’Ensuite moi qui conduit, je me suis posé la question à savoir si j’ai le droit de faire tout ce que je veux sur la route ? Je dois suivre le code de la route. C’est pour cela que je porte le grand chapeau’’, a-t-il plaisanté, soulevant une salve d’applaudissements. 

Ayant suffisamment capté l’attention des fidèles, il les a alors renvoyés à leurs propres responsabilités. ‘’Les gens qui sont dans le car n’ont pas aussi le droit de faire du n’importe quoi. Dans le car, il est marqué : ‘’défense de parler aux chauffeurs’’, ‘’défense de fumer’’, ‘’défense de cracher’’. Nous devons donner le témoignage d’une vie chrétienne. C’est cela la devise du christianisme. Encore, dans le car,  on doit y être solidaire. Il y’en a qui ont des fruits, du ‘dibi’, des bouteilles d’eau. Donc, ils doivent savoir partager avec les autres, ce que l’on a. Il y a une solidarité interne qu’on doit vivre’’, a-t-il lancé aux fidèles hilares à l’idée de partager un ‘’dibi’’ dans un car.

Mais, ce n’est pas tout, il a aussi enjoint les Catholiques à faire attention aux autres, du moment qu’ils ‘’ne sont pas les seuls usagers de la route’’. ‘’Il y a d’autres cars qui vont au village de Dieu. Ils peuvent connaitre des pannes ou des accidents. Est-ce qu’on doit les dépasser comme ça, sans nous en occuper. Il y a donc une solidarité avec tous les autres. C’est cela l’esprit de service. Alors, en avant, nous tous, pour aller au village de Dieu et que chacun joue pleinement son rôle ; et que Marie nous accompagne fidèlement pour le conduire jusqu’au village de Dieu’’, a-t-il conclu.

Plus de 17 000 jeunes à Alassane Djigo de Pikine

Cette édition des JMJ a eu pour thème : ‘’Le Puissant fait pour moi des merveilles’’ (Lc, 1,49) emprunté au cantique d’action de grâce de Marie, dans le Magnficat. A l’instar de Marie, Monseigneur Benjamin Ndiaye a invité les fidèles à prendre conscience qu’ils sont ‘’bénéficiaires et témoins des merveilles de Dieu. Sachons ouvrir nos yeux, nos oreilles, nos intelligences et notre cœur, pour découvrir toutes ces merveilles, les apprécier et en rendre grâce’’, a-t-il dit en ce jour où l’Eglise a célébré l’anniversaire du rappel à Dieu de Saint Jean Paul II qui a initié les JMJ, en 1985. Et comme viatique, Mgr Benjamin Ndiaye a invité les jeunes à vivre sous l’emprise de l’Esprit Saint. « Voici le fruit de l’Esprit : amour joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maitrise de soi », a-t-il dit, citant Galates Chapitre 5, verset 23.

Cette année, plus de 17 000 badges ont été vendus. Un chiffre qui dépasse les 15 000 jeunes espérés à ce rendez-vous annuel. Outre le ministre de la Jeunesse, le ministre de la Fonction publique, Viviane Laure Bampassy, les maires du département de Pikine, les autorités départementales et chefs religieux ont pris part à la célébration eucharistique. Cette édition a été également marquée par le lâcher de colombe, au début de la cérémonie, par l’Archevêque et le représentant des Imams, pour signifier et symboliser la paix que tout un chacun appelle de ses vœux. L’année prochaine, c’est la Petite Côte qui accueillera les jeunes de l’Archidiocèse de Dakar, notamment, la paroisse de Mbodiène.

GASTON COLY ET CHEIKH THIAM