S'il devait être entendu pour malversations dans le cadre de l'Anoci, l'ex-Directeur exécutif promet de ne pas être le seul à y aller car le Conseil de surveillance que dirigeait Karim Wade avait également beaucoup de pouvoirs.

 

Investi en 5e position sur la liste nationale de la coalition Bokk Gis-Gis (BGG), Abdoulaye Baldé a déclaré hier à Mbour qu’il assume "entièrement" tous les actes qu’il a eu à poser à l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique» (ANOCI). "Ceux qui me chargent, comme Ousmane Ngom, à travers la gestion de l’Anoci, font dans le zèle, mais j’ai toujours dit que je ne fuirai jamais mes responsabilités. J’assume l’entièreté des actes que j’ai posés. On ne pourrait pas me filer le passif et me refuser l’actif", a plaisanté l'ex-Directeur exécutif de l'agence. «Il n’y a aucune crainte, parce que nous avons respecté l’ensemble des procédures et nous avons aussi adopté une bonne gouvernance à l’ANOCI. Je suis sûr que ces gens-là qui sont en train de s’agiter pour essayer de blanchir l’un et de salir l’autre, ne sont pas (en accord) avec Karim (Wade) que je connais bien. Ce n’est pas quelqu’un qui fuit ses responsabilités», a-t-il soutenu.

 

 

''Ousmane Ngom est un zélé''

 

Dans la foulée, le maire de Ziguinchor s'est voulu globalisant. «Il ne s’agit pas de dire que tel a signé ou tel n’a pas signé, c’est une responsabilité collective. Dans une telle situation, le Conseil de surveillance, organe délibérant (que dirigeait Karim Wade), a beaucoup de responsabilités», a signalé Abdoulaye Baldé. Qui a aussitôt averti : "Si jamais les gens découvrent qu’il y avait des malversations et autres, je ne serai pas le seul à aller répondre. Tout le monde ira répondre. Donc, ce n’est pas nécessaire de se débiner, il faut savoir raison garder et savoir qu’à l’Anoci, il n’y a que du bruit autour, mais à l’intérieur, les choses sont tout à fait transparentes", signale-t-il.

 

 

''Karim n'est pas quelqu'un qui fuit ses responsabilité''

 

Revenant sur sa campagne électorale, Baldé a rappelé que BGG a l’intention d’être la première force politique du Sénégal, après les législatives. "Nous sommes conscients que notre principale adversaire, c’est Benno Bokk Yaakaar, une coalition composée de communistes, de socialistes et de libéraux, qui sont dans une coalition arc-en-ciel. Par conséquent, je ne pense pas que les Sénégalais puissent leur faire confiance", a-t-il lancé.

 

Appelant à un équilibre des pouvoirs, Abdoulaye Baldé argumente : «Ils sont déjà en coalition dans le gouvernement, avec le partage des postes ; si on leur donne une majorité à l’Assemblée nationale, ça va être une deuxième coalition. Donc, il faut, au niveau de l’Assemblée nationale, une véritable force d’opposition», indique-t-il.

 

Parlant des problèmes locaux, le maire de Ziguinchor a estimé que le foncier, le tourisme et la pêche sont les plus grandes préoccupations de Mbour. «S'ils sont élus, a-t-il promis, les députés de notre coalition les traiteront à bras le corps à l'Assemblée nationale.»

 

Pour l'avenir, Abdoulaye Baldé a précisé que cette tournée sur tout le territoire national est motivée par la création future de son parti politique. Celui-ci devrait voir le jour en octobre et «il sera de gauche», a-t-il dit.

 

MOUHAMED KHALY KÂNE