L’impératif d’avoir une faculté des Arts
Former dans les métiers de la culture s’impose de plus en plus suivant le développement de ce secteur. Il ne suffit plus de créer, il faut expliquer les créations, les vendre, les promouvoir, etc. L’artiste ne saurait faire tout cela à lui seul comme l’ont constaté des experts mercredi à Dakar.
C’est de fort belle manière que la Direction des Arts et l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) ont clos mercredi dernier le cycle 2017 des séminaires sur les politiques culturelles au Sénégal. Pour cette dernière séance, carte blanche a été donnée aux écoles de formation dans les métiers de l’art. C’est ainsi que les directeurs de l’Institut supérieur des arts et de la culture (Isac) et de Madiba Institute ont été invités à prendre part aux débats et présenter leurs établissements.
Cette rencontre était une occasion pour les initiateurs de ce séminaire d’attirer l’attention des uns et des autres sur l’opportunité d’ouvrir une faculté des Arts à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cela est aujourd’hui impératif eu égard à plusieurs problématiques. ‘’Il y a une tradition de formation en art visuel au Sénégal. Cette formation se renforce, s’amplifie et se diversifie. C’est une excellente chose’’, s’est félicité l’enseignant et critique d’art Alioune Badiane.
Poursuivant sa réflexion ce dernier dit : ‘’Nous avons une forte population d’artistes et ils ont besoin d’être accompagnés par les artistes. Ils ne peuvent pas créer et faire leur propre promotion ce n’est pas leur rôle. Ils ne sont pas formés pour ca. Ils créent beaucoup et bien il faut que les autres suivent’’. En parlant des autres, il fait référence notamment aux intellectuels. ‘’Il faut des initiatives. Il y a de la place pour tout le monde. La population artistique est en avance sur les intellectuels. Il faut que les universités nous sortent des gens capables de nous dire l’importance des créations des artistes. Il faut que les universités s’ouvrent et aillent vers cela pour qu’ensemble nous puissions aller plus loin’’, suggère l’ancien directeur des Arts. Ainsi, pense-t-il, ‘’la formation des métiers mérite certes d’être renforcée mais n’est pas pauvre’’.
Avoir des experts autour des artistes aiderait à résoudre bien de questions dont celle de la consommation. ‘’Il faut davantage valoriser la culture en impulsant une appropriation plurielle de nos cultures. Les citoyens doivent être de plus en plus sensibilisés sur les cultures africaines. Seule une avancée contagieuse pourra permettre d’avoir une tendance Afrique qui garantira le développement du secteur’’, analyse le directeur de Madiba Institute Samuel Joseph Waly Faye. Egalement, cela permettrait dans ce contexte de mondialisation, de ‘’défendre la culture africaine’’ en consommant local d’abord. A cet effet, dans certaines écoles de formation comme celle que dirige M. Faye, le défi est d’inciter les acteurs culturels à aller ‘’au-delà des murs et à toucher le cœur des citoyens’’.
BIGUE BOB