L'Espagne sort la France
Ce soir, la France avait tout à gagner. Ce choc offrait aux Bleus, après une phase de poule mitigée, l'occasion d'effacer six ans de doute, mais également d'oublier les dissensions apparues après la défaite face à la Suède (0-2) mardi dernier. Une opportunité en or. Une opportunité que les Bleus vont longtemps regretter au vu du déroulement du match.
Alonso pour sa centième
La rencontre débute et comme prévu, les Espagnols ont pris le contrôle du ballon et le font tourner. Pemière frayeur dès la sixième minute. Au duel avec Clichy, Fabregas s'écroule dans la surface de Lloris. M. Rizzoli ne bronche pas. Il y avait pourtant matière à le faire. Mais les Bleus semblent bien entrés dans leur match, même s'ils n'ont pas le contrôle du ballon. Comme prévu par la majorité des bookmakers et des observateurs, c’est l’Espagne qui finira par ouvrir la marque à la 20e minute. Iniesta décale Alba, qui prend le meilleur sur Debuchy. Le latéral de Valence lève les yeux puis place un centre au deuxième poteau que catapulte la tête de Xabi Alonso dans le pied, prenant à contrepied Lloris et Clichy. Pour sa centième sélection, le passeur madrilène s’offre un but. Un but qui met en lumière les lacunes des Bleus, lesquels avaient pourtant pris soin de renforrcer le coté gauche et avec Réveillère et Debuchy pour contrer le duo Iniesta/Alba. A l’image des Bleus, la mission fut loin d’être accomplie.
L’Espagne gère
Mais les Français s’en remettent peu à peu, poussant les Espagnols à relancer approximativement. On sent l'arrière-garde espagnole aussi peu sereine que face à la Croatie, en début de semaine. Elle plie, mais atteint la pause sans encombres. Séduisante mais trop imprécise et impatiente, la France rejoint le vestiaire avec un but de retard face à une équipe d'Espagne, supérieure et très réaliste. Pas de changement au retour des vestiaires et les Français ont le ballon, mais ils ne parviennent pas à aller de l'avant. L'excellent placement des Espagnols les oblige à jouer long et les dernières passes aux abords de la surface de Casillas sont trop imprécises.
Mais la France se libère peu à peu. Sur le côté gauche, Ribéry est pris par deux Espagnols, mais son centre parvient à trouver au point de penalty Debuchy, le tout à l’heure de jeu. Ce dernier ajuste une tête qui vient frôler la barre de Casillas. Blanc fera quelques changements par la suite, dont le plus marquants fera disparaitre Yann M’Vila du pré au profit d’ Olivier Giroud. Mais cela n’apporte rien et la fin de match est frustrante alors qu’on l’espérait au moins stressante. Les Espagnols endormissent le match en faisant tourner le ballon de gauche à droite. Les Bleus, fatigués, n'impriment aucun pressing. Ils concéderont même un pénalty de Reveillère sur Pedro en toute fin de rencontre (91e). Alonso, le fringant centenaire, prend Lloris à contrepied pour donner plus d'ampleur au succès ibérique. La France s’incline donc et l’aventure s’arrête là pour des Bleus qui n’ont pas suffisamment osés. Pris de vertiges, ils ont eu peur de la montagne rouge, alors que ce soir, il ne s’agissait que d’une simple colline.