Pablo Vinuales sublime la photographie
Le temps de la 6e édition du Partcours, la galerie Kemboury accueille les œuvres de l’artiste espagnole Pablo Vinuales. Elles sont une quinzaine de photos de la baie de Soumbédioune présentées ‘’Au seuil du lendemain’’.
On les prend facilement pour des œuvres picturales, au premier regard, sur ces cimaises de la galerie Kemboury qui les reçoivent dans le cadre du Partcours. Le réel qu’elles frisent dans leurs reproductions indique qu’elles ne sont pas des dessins, mais des photographies. Cette forte ressemblance n’est pas fortuite. C’est l’effet esthétique recherché par leur auteur, l’artiste espagnole Pablo Vinualez. Son parcours explique ses assortiments. ‘’Je voulais donner à mes photographies cet air d’être des peintures. Je suis peintre à la base et j’ai commencé par cet art et j’écrivais en même temps. A l’université - j’avais 19 ou 20 ans - je faisais un peu de photo. Après, j’ai commencé à en faire sous l’angle de la peinture. Je faisais en fait de la photo-peinture. C’est-à-dire que je peignais sur les photos’’, explique-t-il. Mais ça c’était avant la révolution numérique. Maintenant, ‘’avec le digital, dit-il, j’ai développé une technique qui permet que la photo elle-même ressemble à une peinture’’, a-t-il précisé.
Aussi, cette dernière lui a permis de jouer sur les couleurs en les rendant plus prononcés. C’est l’orange qui tire vers le marron par exemple, symbolisant le coucher du soleil ou le blanc qui ressemble plus au gris marquant le lever du jour. Pablo Vinuales joue sur le temps. ‘’Au seuil du lendemain’’, titre de son exposition, présente Dakar, notamment la baie de Soumbédioune, sous divers angles en deux temps précis. Du moins dans le rendu, parce que dans la réalité, ‘’toutes les photos ont été prises à la même heure, entre 7 h et 7 h 30 mn’’.
Mais, à la galerie Kemboury, elles nous balancent entre les douces matinées dakaroises avec un ciel dégagé et ses chaleureux crépuscules avec une mer calme. Deux débuts de choses différentes : le jour et la nuit. ‘’Je me suis dit que je suis au seuil de quelque chose qui va se passer. Au moment d’assister au lever du jour, on est dans l’expectative. On est au prisme de savoir ce qui se passe. Dans cette émotion, c’est comme si le temps s’arrêtait. C’est pour cela que je me dis qu’on est au seuil de quelque chose. Et avec l’émotion de la contemplation, de la beauté, on passe au lendemain’’, a déclaré Pablo Vinuales. Ce qui explique, peut-être, son choix de ne pas raconter, à travers la photo, la vie de Soumbédioune en plein midi, par exemple. Car il pouvait bien le faire, puisqu’il dit ‘’qu’à partir de Soumbédioune, je regarde Dakar’’.
Et ‘’toujours au seuil du jour et de la nuit, le photographe trouve son inspiration dans les nuances de couleurs et dans les textures réelles ou imaginaires d’un regard qui se revendique toujours subjectif’’, informe la biographie de l’artiste.
BIGUE BOB