Torturé et laissé en caleçon, Daddy Bibson porte plainte contre X
Pris à parti par des agresseurs encagoulés, le rappeur Daddy Bibson a décidé de porter plainte contre X au niveau des juridictions sénégalaises et d’Amnesty International. C’est un homme bien loché et mal en point qu’EnQuête a rencontré hier au domicile d’un de ses amis dans un quartier populeux de Dakar. Il a deux pansements à la tête cachés sous un bonnet vert et un autre sur les côtes droites dissimulées sous le tee-shirt qu’il arborait.
Ces blessures sont consécutives à l’attaque perpétrée contre sa personne le soir du vendredi 27 janvier dernier. Des individus non identifiés s’en sont pris à lui au Point E. ''C’est un de mes gardes du corps qui m’a déposé au Point E. Je voulais rallier la Raddho à bord d’un taxi. A peine le taxi a-t-il roulé 500 mètres que des gens encagoulés l’ont forcé à s’arrêter en se mettant en travers de la route'', nous a raconté Bibson, de son vrai nom Cheikh Bou Coly.
Ces visiteurs particuliers le forcent ensuite à sortir du véhicule. ''Ils ont ouvert la porte du taxi et m’ont intimé l’ordre d’en sortir et des les suivre, le tout en m'insultant'', raconte-t-il. Commence alors une longue nuit de tortures.
Des menottes en fibres lui sont attachées de force. Bibson se permet malgré tout de parler et de poser des questions sur ce que lui veulent ces gens. Il ne reçoit comme réponses que des insultes et, surtout, l’ordre de ''la fermer''.
Ses agresseurs l’encagoulent à l’aide d’un bonnet et l’acheminent après dans un endroit inconnu. ''Je ne sais pas où est-ce qu’ils m’ont amené, mais je sais que c’était dans une pièce. Ils m’ont fait asseoir sur une chaise et ont commencé à me demander qui nous payait'', a-t-il déclaré. Des insultes et coups s'en suivent. ''Ce qui m’intrigue le plus, c’est que le gars qui me frappait ne me donnait des coups que sur les côtes droites et sur la tête''.
Au nombre de cinq, ses agresseurs l’ont mis en garde avant de le libérer avec cet avertissement : ''si vous les rappeurs, vous ne faites pas gaffe, on va couper la langue. Vous serez tour à tour corrigés'', lui ont-ils promis.
Libéré aux environs de 4 heures de matin, Cheikh Bou Coly est laissé à lui-même sur la corniche. En caleçon. Ses agresseurs ont emporté ses 350 mille francs Cfa ainsi que 30 cd de sa dernière compilation. ''Tout ce que je veux aujourd’hui, c’est qu’on me rende mon argent et mes cd'', a-t-il lancé.
BIGUE BOB