Honneur au rap galsen
La 13e édition du Festival international de hip-hop et des cultures urbaines (Festa2h) a été lancée hier à la Maison des cultures urbaines de Ouakam. Face à la presse, les organisateurs sont revenus sur le programme de cette manifestation qui mobilise une centaine d’artistes venus de différents pays.
Pour la promotion des cultures urbaines, chaque année est organisé à Dakar le Festival international de hip-hop et des cultures urbaines (Festa2h). L’événement, qui en est à sa 13e édition, a été lancé hier à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam. En conférence de presse, les organisateurs sont revenus sur l’importance de la manifestation prévue du 20 au 23 juin. Contrairement aux éditions précédentes, où les têtes d’affiche étaient des artistes étrangers, cette présente édition est dédiée aux 30 ans du hip-hop Galsen (1988-2018).
A cet effet, le coordinateur du festival, Amadou Fall Bâ, indique que le Festa2h propose des plateaux artistiques au public sénégalais avec quatre méga concerts selon les différentes écoles et générations du rap Galsen, pour honorer le rappeur Dady Bibson. Sur ce, les 2 écoles de Yatfou, Pee froiss et Positive Black Soul, seront reconstituées le temps d'une soirée, pour marquer d'une pierre blanche la célébration des 30 ans du hip-hop Galsen samedi à Douta Seck. ‘’Il fallait trouver une plateforme intéressante pour valoriser davantage le rap sénégalais. C’est pour cela qu’on a décidé de faire un focus sur notre rap. Mais les gens qui suivent Festa2h savent qu’à chaque édition, 80 % de la programmation sont locales, même si on invite un ou deux rappeurs américains ou français. Pour nous, le hip-hop n’a pas de frontières. C’est pourquoi on ne fait pas de différenciation entre le rap sénégalais et le rap américain. Nous estimons que le rap, qu’il soit français ou malgache, cela ne change rien du tout’’, informe le coordinateur.
100 groupes sont attendus
Par ailleurs, Amadou Fall Ba a annoncé que cette année, il est également prévu des échanges sur des thématiques générales autour du hip-hop. Dans ce cadre, 6 conférences sont prévues : ‘’Hip-hop et migration’’ ; ‘’Hip-hop et femme’’ ; ‘’Hip-hop et numérique’’, entre autres. ‘’Le Festa2h est une plateforme d’action qui permet de comprendre un mouvement culturel qui est articulé autour des langages artistiques les plus variés : la musique, le cinéma, la peinture (Graffiti), la danse (B-boying), la mode (Street wear), le Spoken Word (Slam) et le Deejaying’’, explique le coordinateur. Il annonce que, pour cette treizième édition, plus de 14 pays seront représentés, parmi lesquels les Usa, la Belgique, le Maroc, le Canada, la Norvège, le Zimbabwe, la Gambie, la Mauritanie, la Guinée, le Mali et le Cameroun. Au total, plus de 16 000 spectateurs et 100 groupes sont attendus pendant les 4 jours du festival.
Cette année, sera intégré dans le programme du Festa2h, ajoute Amadou Fall Ba, le Flow Up qui est un projet d’Africulturban. Ce programme veut mettre en lumière le talent de la jeunesse sénégalaise qui évolue dans le mouvement hip-hop, plus précisément le rap et particulièrement pour les underground. La demi-finale est prévue du 20 au 23 juin à la Maison de la culture Douta Seck. A cette occasion, Africulturban met la barre plus haut, avec 5 millions pour le gagnant du concours.
2E EDITION HIP-HOP SUMMIT
15 pays pour partager une même idéologie
La 2e édition du Hip-hop Summit rassemble 15 pays qui vont faire de Dakar la capitale mondiale des arts urbains. L’événement, qui entre dans le cadre du Festival international du hip-hop et des cultures urbaines (Festa2h) est dédié aux professionnels du hip-hop et des cultures urbaines.
Face a la presse, hier, les membres de Africulturban renseignent que le Hip-hop Summit regroupe le Canada, la France, la Belgique, le Togo, le Zimbabwe, la Mauritanie, la Norvège, la Gambie, le Maroc et la Guinée autour de conférences, débats et showcases à la Maison des cultures urbaines de Ouakam (Mcu). D’après les organisateurs, le Hip-hop Summit est l’activité majeure du Forum des cultures urbaines du Sud (Focus). L’objectif est de contribuer à la promotion de la diversité culturelle et à l’essor des industries culturelles des pays de la sous-région.
Comment y parvenir ? Quels sont les défis à relever ? Quelles sont les tendances du moment dans les cultures urbaines ? Voilà, entre autres, autant d’interrogations auxquelles les professionnels tenteront d’apporter un début de réponse en 3 jours. Selon eux, il permettra au Sénégal de profiter de l’expertise occidentale sur la création d’un marché, et l’Europe de s’appesantir sur la dynamique du mouvement Galsen pour avoir plus de crédibilité.
Le salon est composé, d’après les initiateurs des stands d’Africulturban, de l’association Guédiawaye hip-hop, de la Maison des cultures urbaines de Ouakam, de la Fondation sur le Niger du Mali, de Zaza Productions de la Mauritanie et du Boulevart du Maroc avec comme but de poser les jalons d’une industrialisation de cet art. La thématique générale de cette deuxième édition, renseigne
Amadou Fall Ba, est ‘’Le hip-hop au cœur de la transformation sociale’’.
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LUTTE CONTRE LA MIGRATION IRREGULIERE L’Organisation internationale pour les migrations accompagne Festa2h Pour cette 13e édition du Festa2h, le hip-hop Galsen se mobilise contre l’émigration irrégulière. Une initiative pour lutter contre cette pratique qui prend de l’ampleur chez les jeunes et qui est décriée par certains artistes. ‘’On avait travaillé sur la migration irrégulière depuis les événements en Libye, car cela nous avait beaucoup affectés. On s’est dit qu’en tant que jeunes, pourquoi ne pas porter la voix pour voir ce qu’il faut faire. On est contre les frontières, contre les visas. On veut la mobilité, que les Africains puissent aller n’importe où. C’est ça l’idéal’’, explique le coordonateur du festival Amadou Fall Ba. Selon le chargé de la communication de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), El Hadj Seydou Nourou Dia, l’événement est une occasion pour eux de rendre hommage aux initiateurs du hip-hop, mais également de sensibiliser la jeune génération sur cette pratique. ‘’Le rap est un vecteur d’information et de sensibilisation. Il s’adresse à des jeunes. Par cette occasion, nous allons essayer de les sensibiliser sur les méfaits de la migration irrégulière. Pour nous, chaque voix porte pour sensibiliser les gens sur l’immigration irrégulière. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à accompagner ce festival qui peut avoir une portée extraordinaire’’, nous dit M. Dia. |
HABIBATOU WAGNE
