Abdoulaye Koundoul déroule, Abdoulaye Diop appuie et oriente
Le nouveau ministre de la Culture semble à la fois s’être bien approprié la politique du chef de l’Etat de faire de la culture un secteur porteur, mais également du concept de ‘’Fast track’’. En visite à la Direction des arts hier, Abdoulaye Diop a l’air vraiment d’être dans une optique de faire avancer les choses.
Le nouveau ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, poursuit ses visites dans les différentes directions de son département. Mais sa visite d’hier à la Direction des arts est assez différente de celles qu’on voit d’habitude. Loin de ces directeurs qui ne peignent souvent qu’un tableau reluisant de leur gestion, le directeur des Arts a surtout mis l’accent sur les problèmes des différents secteurs dont il a l’administration. C’est ainsi qu’il a évoqué le ‘’désordre’’ noté au Village des arts de Dakar. Il y a différents comités de gestion élus çà et là. Les unes contestent la légitimité des autres. Ce qui rend l’ambiance assez tendue. ‘’L’esprit du village des arts est dévoyé. Des artistes qui devaient y être en résidence pour des mois y sont depuis 20 ou 30 ans’’, s’est désolé le secrétaire général du ministère de la Culture, Birane Niang, quand Abdoulaye Koundoul a exposé le problème que constitue cette institution.
Des jeunes voudraient bien être en résidence dans les ateliers, parce que n’ayant pas de moyens pour louer un atelier au moment où des artistes pouvant vendre un tableau à des millions y ont élu domicile. Pour Abdoulaye Diop, il faut remédier au problème, quel qu’en soit le prix. ‘’Nous y sommes et allons mettre sur pied un comité had hoc pour restaurer les choses’’, a répondu le directeur des Arts.
En effet, il est prévu de réhabiliter totalement les lieux. Il faut le dire, le village en a réellement besoin.
Un autre problème soulevé est celui de la distribution des fonds logés à la Direction des arts. Pour Abdoulaye Diop, il est dommage que l’essentiel des enveloppes soit octroyé à la région de Dakar. Il faut que les ratios soient respectés suivant les régions, mais également respecter l’équité territoriale. Remarque que partage Abdoulaye Koundoul qui lui a expliqué les différents mécanismes mis en place pour permettre aux acteurs des régions de se mettre à niveau, afin de pouvoir mieux prétendre aux fonds mis à leur disposition. Parmi ces derniers, des sessions de formation pour mieux outiller les demandeurs sont prévues. Abdoulaye Diop va au-delà. Pour lui, ‘’il faut une orientation claire’’. Et lui voit clair dans ce qu’il veut faire. Il estime que l’un des grands problèmes des acteurs des régions est le manque de matériel de sonorisation.
Pour lui, il faut établir un calendrier avec des objectifs clairs. Il faut se dire, à son avis, que cette année, on va équiper des régions en matériel de sonorisation. Lequel sera géré par des professionnels. ‘’Gérer un matériel de sonorisation est un métier qu’il faut apprendre. Le matériel doit être pour les acteurs. Donc, c’est à eux qu’on devra le confier’’, a-t-il indiqué. Ce qui enchante bien le directeur des Arts qui a la même vision que le ministre sur cette question.
Il est fort possible alors que, bientôt, les orientations du fonds d’aide qui est dédié aux initiatives culturelles et dont la Direction des arts n’a que la tutelle technique, alors que la Direction de l’administration générale et d’équipement gère l’aspect financier, soient revues. Car pour le ministre Abdoulaye Diop, le manque d’évènements culturels dans les régions s’expliquent par un sous-équipement. ‘’Le cachet d’un artiste des régions peut-être en deçà du prix de location du matériel de sonorisation. Il est après très difficile de rentabiliser les spectacles’’, a-t-il souligné.
Une autre chose à laquelle tient le directeur des Arts, au même titre que le ministre Abdoulaye Diop, est la finalisation des textes sur le statut de l’artiste. Ils atterriront sur la table du gouvernement d’ici octobre prochain, selon Birane Niang. Ce qui rassure Abdoulaye Diop.
Lors de la visite du ministre de la Culture, il était également question des grands prix du chef de l’Etat pour les arts. Abdoulaye Koundoul a demandé un meilleur soutien financier, vu que la Direction des arts supporte l’essentiel des charges liées à l’organisation de ces prix. Le secrétaire général du ministère de la Culture, Birane Niang, a expliqué qu’il n’y a pas de crédits dédiés à cette organisation. Mais pour Abdoulaye Diop, il n’y a pas besoin de demander de l’aide auprès du président de la République. Comme pour le budget de son département, il est d’avis qu’il faut aller cherche les fonds. Cela ne doit pas être difficile, surtout pour un évènement de cette envergure. Le vendre ne doit pas être difficile.
BIGUE BOB